mercredi 26 août 2009

You just say "Bingo."

- Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino.
Bizarrement, je n’y croyais plus, sans doute à cause de l’expérience fumeuse et ronflante de Death Proof, il y a deux ans. Et voilà, bingo, j’ai pris mon pied.
Un commando de juifs américains scalpeurs de Nazi, une tenancière de cinéma vengeresse, un officier Nazi polyglotte et démoniaque, un soldat allemand héroïsé et amoureux… Tarantino propose ici une énorme mascarade qui se permet, royalement et sans réserve, de réécrire l'Histoire. Le climax des opérations, qui se passe dans un cinéma (c’est tout vu sur son discours réflexif sur le cinéma), m’a mis dans un état de franche jubilation. Car Tarantino cultive encore une fois cette propension à faire du cinéma jouissif, pur, simple, ultra-référencé, ultra-cinéphile. A côté de ça, c’est fou comme on le reconnaît sous toutes ses coutures… Structure en chapitres, longs dialogues (succulents), mise en scène clinquante, esthétique léchée, une BO juke-box… et un "ensemble cast" qui s’en donne à cœur joie : Mélanie Laurent s’en sort très bien (Quentin a flashé dessus, c’est évident), Brad Pitt, en roue libre, est tordant, et Christoph Waltz est simplement phénoménal, il n’a pas volé son prix cannois. Mentionnons aussi la tension qu’il arrive à construire sur n’importe quelle scène, les morts complètement imprévisibles… et toutes ces scènes marquantes qui restent en tête longtemps.
On ne voit pas les 2h30 passer et, par magie, les quelques longueurs sont oubliées aussitôt le film fini. Bref, c’est un vrai régal, mon préféré depuis Pulp Fiction – il y a quinze ans.

- En vue d'un mariage fort attendu (dans un mois, jour pour jour), les convives motivés prennent quelques cours de danses traditionelles populaires. Bretonnes, ecossaises, tout ça. Le genre de danse où tu passes de l'un à l'autre, ça tourne ça tourne, et où tu comptes dans ta tête un - deux - trois - quatre - un - deux - trois - quatre et où tu termines EN NAGE. Et hilare. C'est que c'est euphorisant, ces conneries.

- Mariages 2009 #7: Barth & Auri. Comme prévu, c'était une journée magnifique, et c'est passé comme un vent. Une messe pleine d'émotions - pas commode pour chanter, mais la chorale de 10 a bien fonctionné. Beaucoup de frissons et que des compliments *ça fait toujours plaisir*. Ce fut cruel de s'éclipser et faire de la route pour aller faire coucou à la réception d'un autre mariage (As & Franz), mais au final on est heureux de l'avoir fait. As était évidemment splendide. De retour chez B&A: Très chouettes discours au dîner, et soirée de feu grâce à un DJ qui l'a joué poids lourd. Sur le podium, j'ai perdu le contrôle de moi-même. Toutes les 20 minutes, je compensais ce que j'avais perdu avec un grand verre d'eau. Boire ou choisir il faut conduire.

- Lasne c'est bien joli mais c'est le trou de cul du monde. Ou du moins du "Grand-Bruxelles". Dans le plan De Rouck, t'as Braine-l'Alleud, Waterloo, La Hulpe, Genval, Rixensart... mais pas Lasne. Démerde-toi, gamin. La galère.

- Quelle mouche m'a piqué? J'en sais rien mais elle m'a bien eu, la teigne. Je ne sais plus plier mon majeur gauche. Bon, là ça va mieux.

- 6/4, 6/3, 6/7 en 2h30. Un demi de Blanche. Une Grimbergen Gold. Des courbatures le lendemain. Ca c'est du sport.
Et pas ces footballeux qui se font humilier par leurs consorts européens. Le football belge en compétition européenne c'est vraiment la LOSE TOTALE. *ah, on me dit que Kim et Juju se remettent à la compétition.*

jeudi 20 août 2009

Summerteeth

Ouais rapidement parce qu'il est tard:

- Chez Jean Boudin, c'est toujours un plaisir. Surtout si c'est pour refaire le monde avec un vieil ami. Par contre, j'ai goûté la Tauro et c'est vraiment pas terrible. Ca te pète sans goût: sacrilège!

- Mariages 2009 #6: Patricia & Grégory. Ca fait drôle d'être dans la génération au-dessus de celle des mariés. Les convives ont foutu une ambiance du feu de Dieu. Moi, j'ai pris beaucoup de plaisir à revoir ces vieux potes des primaires.

- Réunion de famille bi-annuelle du côté des issus-de-germain. De celle où tu vois une marmaille de bambins inconnus, où tu hésites encore sur les prénoms (sans trop de complexe puisque on ne se souvient plus du tien non plus), où tu ne restes pas longtemps, où tu n'as qu'une ou deux discussions - les autres ce sera pour l'année prochaine. Le soleil fut au rendez-vous pour parfaire l'apparente bonne humeur générale.

- La Glimes Summer Party 2009 fut une franche réussite. Une soirée bonheur en kit, full options, avec son air, mine de rien, de petit coin de paradis. De celles où tu t'endors avec le sourire. Où tu découvres une Duvel sur la table de nuit le lendemain matin. *Heeeey*

- Deux sympathiques découvertes au Brussels Summer Festival:
Cocoon, un duo français qui fait de la pop tendre et mélancolique, pas très surprenante mais plutôt agréable. Si quelques chansons sortent du lot, le duo s'illustre surtout avec ses reprises: celle, efficace, de Hey Ya de Outkast, et celle de To be alone with you de Sufjan Stevens, très belle. Le mec, avec son sourire de beau gosse, a su mettre l'ambiance sur la Place des Palais.
Stéphanie Blanchoud, dont j'aime surtout la voix. Quelques chansons marchent vraiment bien. J'ai bien apprécié l'hommage medley à MJ (I want you back - Blame it on the boogie). Et puis elle a l'air super sympa.

- G.I. Joe c'est du caca. En attendant le film, j'ai pu rouvrir le vieux tiroir de mes souvenirs d'enfant et adolescent (jusqu'à mes 14 ans, Madame!). Ce nombre incalculable d'heures passées à me faire des films avec Pied Blindé, Ninja Tonnerre, Survival, Scout, Sergent Slaughter, Vengeur, Faucon, Buzzer, Machette, Anti-Missile, Techno-Vipère, Samu, Reporter, Kayak, et j'en passe, des égarés dans la nature et des estropiés (une briquet + un marqueur rouge = un cadavre parfait)...
Le film, surfant sur la vague des films qui recyclent des jouets, est un nanar décervelé, illisible, écrit avec les coudes, mal joué (Channing Tatum est un VEAU) et moche à regarder, qui mise vainement sur un esprit de cartoon décomplexé. Les meilleurs films des G.I. Joe, ils sont dans l'imagination des enfants.

- Ecran Total #3: Esther Kahn, d'Arnaud Desplechin. Dans le Londres de la fin du XIXème, un long portrait de femme étouffée (Summer Phoenix, stupéfiante) qui s'ouvre à la vie par le métier d'acteur. La mise en scène de Desplechin, qui ne va jamais là où on l'attend, contribue à l'effet hypnotique de ce film difficile mais fascinant, froid mais marquant. Le dernier quart d'heure est assez scotchant.

- J'accroche bien aux Piliers de la Terre. La route sera longue (purée, 1049 pages...!) mais j'arriverai au bout.

- En attendant Up, je collectionne les cartes à jouer Pixar de Delhaize. *je dis ça je dis rien*

- Et une chanson que j'aime.


lundi 10 août 2009

We. Are. Together.


- L’EVG de Fix fut une réussite totale, un des plus chouettes week-ends de cette année. Merci et bravo aux gentils organisateurs. Les 100 bornes a vélo nous ont bien bousillé le cul et les cuisses, la via ferrata a bien fait battre les cœurs et trembler les genoux, les gosiers ont été bien arrosés, les défis nous ont bien fait marrer, le feu de camp a bien fait délier les langues, la montgolfière s’est bien envolée… Par-dessus de tout ça un temps au beau fixe et une ambiance d’enfer. Des week-ends comme ça, on devrait s'en faire plus souvent. En attendant: clic clac, bonheur.

- Apprendre à chanter Down to the river to pray à quatre voix, c’est super cool.

- J’ai appris qu’à Question Pour Un Champion, le perdant n’était pas obligé de repartir avec l’encyclopédie des champignons, le Larousse des plantes vertes ou le petit livre du compost. Il peut se servir dans un stock dans les bureaux de France 3.

- J’ai lu : Ensemble c’est tout de Anna Gavalda.
Ayant vu (et aimé) l’adaptation de Claude Berri avant, ce fut intéressant de voir comment ce dernier a procédé. Il s’est évidemment limité à l’essentiel, a supprimé quelques personnages satellites et resserré le récit. C’est amusant, certains dialogues sont repris texto. Le sacrifice qui crée la plus grosse différence avec le roman, c’est tout le passé des personnages. Ce fut donc un plaisir de retrouver Camille, Franck, Philibert et Paulette et de découvrir plus en profondeur leur histoires personnelles. La lecture est plaisante, ça se lit aussi vite qu’une glace qui fond au soleil. Le risque qu’a pris Gavalda d’écrire "comme on parle" fonctionne plutôt bien. Son sens de l’observation et son goût pour le détail font souvent mouche, et elle a l’art de nous attacher aux personnages, plus vrais que nature. C’est pour cela aussi que je reverrai le film toujours avec plaisir : le film offre les corps, les voix, les gestes, les visages, les images. Ensemble, roman et film se complètent parfaitement.

- C’est fou le nombre de personnes qui ignorent encore l’existence d’ECRAN TOTAL, l’événement cinématographique le plus intéressant de l’été – et ce depuis 20 ans. Tout l’été, le cinéma Arenberg (« Cinéma sans complexe ») propose une superbe sélection de films inédits, des grands classiques, les meilleurs films de l’an dernier, des cycles par réalisateur, des documentaires, des cartes blanches a des cinéastes. Je suis déjà allé voir :

De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, de Paul Newman.
Superbe drame seventies où une mère borderline s’occupe tant bien que mal de ses deux filles. Le dernier quart d'heure, où le film se révèle enfin, m'a laissé gorge nouée et bouche bée... Scotché à mon fauteuil, j'ai mis bien 10 minutes à quitter la salle après le générique de fin. Je fus moins impressionné par la mise en scène de Paul Newman (oui oui, l’acteur) que par la performance des actrices, épatantes, et par la justesse de chaque instant. Un film plein de belles choses. A commencer par son titre.


Hunger, de Steve McQueen.
Rattrapage de 2008 (Caméra d’Or à Cannes). Une bonne claque qui te plombe bien le moral un vendredi soir. Hunger évoque l’incarcération des militants de l’IRA dans la prison de Maze en Irlande du Nord (prêts à tout pour revendiquer un statut politique) puis se concentre sur la fameuse grève de la faim menée par Bobby Sands. Pour son premier film, le photographe et artiste contemporain Steve McQueen opte pour une mise en scène très graphique, au style pictural très prononcé. Le film est divisé en trois parties distinctes : les épouvantables conditions d’incarcération, un plan-séquence de 20 minutes où Sands s’explique avec un prêtre, puis la dégradation du corps par la grève de la faim. Le dialogue central est l’exact opposé des deux autres parties, pratiquement muettes et très visuelles. Tout le discours verbal se fait lors de ce plan-séquence, un peu lourd et lassant à l’image, mais brillamment écrit. Il témoigne aussi de l’excellence des acteurs et particulièrement de Michael Fassbender, dont la transformation physique, dans la troisième partie, est extrêmement impressionnante. Tout le travail sur la bande son est très remarquable également. Au final, le film marque plus par sa puissance esthétique que par son évocation politique, mais telle était l’idée du réalisateur : filmer le corps tel qu’il est, l’arme politique du dernier cri. C’est dur, c’est beau, c’est fort : Steve McQueen est un cinéaste à suivre.
Bon, maintenant je vais aller voir G.I. JOE.