jeudi 27 décembre 2007

Season's greetings

Voilà, c'est la saison des voeux à offrir, à recevoir, à partager... A ceux qui liront ce message, mais surtout à tous ceux qui me sont chers, je souhaite une merveilleuse année 2008, pleine de joies, de tendresse, de surprises, de rencontres, de réalisations, d'amitié... Bref, tout le bonheur du monde, à volonté et à votre sauce. N'oubliez pas les bonnes résolutions: même si on n'en tient jamais compte, ça donne bonne conscience.

lundi 17 décembre 2007

Des visages, des figures (et du couscous)

Il y a trois ans, Abdellatif Kechiche nous avait bluffés avec son Esquive, où l’on suivait les charmants marivaudages de jeunes de banlieues wesh wesh sur fond de création théâtrale. Cette confrontation de langages et ces jeux de l’amour et du hasard avaient conquis public et critique, avant de faire le carton plein aux Césars. C’est dire si son nouveau film était attendu. Et ça valait le coup d’attendre.
La Graine et le Mulet nous plonge dans la communauté immigrée de Sète. Lors de la première partie du film, on suit Slimane, ouvrier de 61 ans fraîchement licencié pour cause de non rentabilité. Personnage mutique et statique, il trouve réconfort auprès de la fille de sa maîtresse, la loquace et pétillante Rym (extraordinaire Hafsia Herzi). Pour l’instant, celle-ci ne fait que passer mais elle rayonne déjà de sa présence. Avant que leur projet ne devienne le cœur de l’intrigue (monter un resto sur un vieux bateau), le film prendra son temps pour nous présenter les personnages (la famille de Slimane et autres pièces rapportées), notamment lors d’un traditionnel dîner autour du fameux couscous au mulet, future spécialité du restaurant… Le réalisme des acteurs et des situations est tel que tout artifice cinématographique arrive presque à se faire oublier. On se croirait dans un documentaire. Pourtant, il y a quelque chose de pleinement cinématographique quand la caméra se plonge dans tous ses visages, quand on voit la fluidité du découpage… Un visage qui rit, un autre qui se lèche les doigts, un autre qui souffre en silence, un regard amoureux par-ci, un enfant aux yeux ébahis par là.
Le ventre du film se fait plus elliptique. Et la machine ne s’arrêtera pas, car l’aventure (monter une entreprise de restauration n’est pas une mince affaire) sera semée d’obstacles, de négociations, de confrontations, de conflits interpersonnels. Jusqu’à cette dernière demi-heure, qui nous plonge dans un suspense aussi banal qu’insoutenable, où il sera question de solidarité et de fatalité, de bêtise et d’espoir, de ventres et de couscous, de course contre le temps.
Le temps, cinématographique celui-là, Abdellatif Kechiche le maîtrise parfaitement. Souvent construites autour des visages et des regards, les scènes jouent sur la durée, utilisant le temps qu’il faudra pour nous faire ressentir tel sentiment, nous faire vivre tel confrontation, nous faire entendre telles paroles. Cette proximité auprès des personnages, c’est un pas plus loin dans la mise en scène du "vrai". Et, comme dans la vraie vie, le temps passe vite. Quand après 2h30 vient le générique de fin, on ne veut pas que ça s’arrête, on en redemande, on ne veut plus quitter Rym, Slimane, Karima, Olfa et les autres. Reste alors comme un regret de ne pas avoir pu leur dire au revoir. Un espoir de les retrouver un jour.
On en ressort bouleversé par cette tranche de vie qui regorge d’humanité, essouflé par la vitalité volcanique dégagée par le film. Solaire, prenant et terriblement attachant, Le Graine et le Mulet est un des meilleurs films de l’année. Rendez-vous en février pour les César.

samedi 15 décembre 2007

Life and loss


Chaque chose a une fin… Ca y est, j’ai enfin terminé la cinquième et dernière saison de Six Feet Under. Après une saison 4 un brin décevante, cette saison 5 tient ses promesses d’excellence et clôt un beauté "une des meilleures séries de tous les temps" selon une foule de fans. Certes, tout n'est pas génial, n'importe quel fan avouera que tous les épisodes ne sont pas aussi bons, que telle ou telle saison est plus faible... Mais dans son ensemble, c'est un véritable chef-d'oeuvre. Pour ma part j’aime affirmer sans complexe que c’est la meilleure que j’ai jamais vue, puisque c’est aussi la SEULE que j’aie vue en entier. Plus sérieusement, outre les constantes réflexions philosophiques ou existentielles qu’offre le sujet traité (la mort, la vie), c’est du haut de gamme à tous les niveaux (et j’en vendais déjà les mérites ici : http://arnotteslair.blogspot.com/2007/09/six-pieds-sous-terre.html).
Mais là où la dernière saison bat tous les records, c’est au rayon Kleenex. Chaque intrigue suit son cours, chaque personnage poursuit son chemin, jusqu’à ce que soudainement, Thanatos flanque une raclée à Eros. Les Fisher côtoient la mort tous les jours (c’est leur métier), mais rien n’aurait pu les préparer à ce drame. Pour tout spectateur accro à la série, c’est un réel traumatisme. En fait, j’imagine mal vivre les trois derniers épisodes autrement qu’en pleurant comme un misérable. Moi qui suis très vite et très souvent ému devant un film, dans le pire des cas j'ai la gorge complètement nouée et certaines larmes débordent du balcon, mais jamais je n’avais eu de vrais sanglots. Des sanglots de bébé qui n’a pas eu sa glace. Ceux que tu fais dans ton oreiller, de peur que tes colocataires t’entendent. La fontaine, quoi. La faute à l’identification, à l’énorme attachement aux personnages – ce qui fut très intéressant (par son écriture, qui travaille sur la durée) de comparer avec le cinéma. Moi l’inculte en séries télé.
Si cette saison 5 marque profondément, c’est aussi tout simplement parce que c’est la fin. Il est temps de quitter tous les personnages. Nate et Brenda, Claire et Ruth, David et Keith, Rico et Vanessa… Et c’est dur. Alan Ball (scénariste d’American Beauty), pour aider le spectateur à faire le deuil de la série et des personnages qu’il aime tant, a alors imaginé un magnifique épilogue : un personnage quitte les siens et prend la route vers une nouvelle vie. En parallèle, une série de flash-forwards dit littéralement au revoir à chacun des personnages. Sur la chanson "Breathe Me" de Sia, c’est absolument bouleversant.

Bref merci à Alan Ball et tous ses potes d’avoir créé Six Feet Under. Merci à Ju de m’avoir prêté les DVD…

Et j’ai regardé chaque générique.

lundi 10 décembre 2007

Welcome back, Souljacker



EELS est annoncé en concert le 4 mars prochain au Cirque Royal. J'ai sorti mon bel indélébile rouge (du genre qui passe à travers le papier) afin de l'annoter dans mon agenda. On ferme les yeux sur le prix (hum) et on sort la carte visa en vitesse, car j'ai pas envie de rater E et ses comparses une fois de plus...!

Restera à se demander pour quel type de concert il optera. Une formation standard 4 pièces de noisy rock? E et ses pianos électriques? Tout seul au piano et à la guitare acoustique? Ou encore accompagné d'un quatuor à cordes et de deux percussionnistes (comme lors de l'enregistrement de son CD "Live at Town Hall" - ici un extrait avec le sublime Bus Stop Boxer)? Réponse dans trois mois...

jeudi 6 décembre 2007

lundi 3 décembre 2007

Voyage au bout de la nuit

Quand je vous disais que des bons films arriveraient en cette fin d'année...

Chaque année cinéma qui se respecte envoie quelques claques. Celles qui te laissent un peu groggy, voire carrément KO. Celles où tu restes encore vissé quelques minutes dans ton fauteuil après le générique de fin. Le dernier uppercut de 2007 est signé James Gray, cinéaste rare dont les deux premiers films (Little Odessa et The Yards) avaient laissé pantois de nombreux cinéphiles. Pour ma part, je découvre enfin son cinéma avec We Own The Night, son troisième film en 13 ans.

New York, 1988. Bobby a le cul entre deux chaises: d’un côté il mène une vie de fêtard "classe" qui gagne le respect dans une boîte de nuit réputée mais pas toujours bien fréquentée, de l’autre il se fait lorgner d'un oeil dépité par son père et son frère, tous deux dans la police. Quand la lutte anti-drogue se mue en guerre totale (les flics tombent comme des mouches), Bobby doit donner un coup de main. Et choisir choisir son camp. Ce sera pas simple. Et pas drôle.
Ca ressemble a priori à un énième film "flics & truands", mais c'est beaucoup plus que cela. Transcendé par une mise en scène pétrifiante de maîtrise et un script tout simplement parfait, le récit prend des allures de tragédie grecque: lyrique, opératique, tragique. Ces conflits familiaux douloureux, ces dilemmes étouffants, ces regards intenses... Il y a là une maturité incroyable dans l'exploration psychologique d'un récit somme toute assez classique.
Les talents regroupés sont indéniables: les acteurs méritent tous un prix d'interprétation (Joaquin Phoenix en tête), la musique est magnifique, la photo à tomber... Mais avant toute chose il y a le talent de James Gray, qui fait régner la justesse de ton, l'efficacité, la fluidité, la clarté, la profondeur. Il est arrivé à donner à son film une aura quasi miraculeuse, une beauté simplement prodigieuse, qui te prend et ne te lâche plus jusqu'au dernier plan. Un peu comme quand Clint Eastwood est en grande foforme. Tant de splendeur, moi ça me scie en deux.
A noter, aussi, que le film regorge de scènes d'anthologies, notamment une extraordinaire scène de poursuite en voiture sous la pluie, ou encore une scène d'infiltration à se pisser dessus d'angoisse.
Avec La Nuit Nous Appartient, James Gray a signé un film à la beauté terrible, d'une incroyable force... Un futur classique, sans doute. Un très grand film, incontestablement.

vendredi 30 novembre 2007

Mon copain Harry

Par le slip de Merlin! Voilà déjà quelques semaines que j’ai terminé Harry Potter et les Reliques de la Mort (la fin, the end, finito, le septième et tout dernier pavé), et même pas un petit mot par ici... Pourtant je lui dois bien ça! Maintenant que l’histoire est ter-mi-née (un bon 4000 pages au total), impossible de ne pas avoir une pensée nostalgique pour ces arrêts de tram loupés, ces cours brossés, ces nuits blanches de fin de livre (et les innombrables nuits trop courtes), ces litres d’adrénaline déchargée jusqu’au tympans... Harry Potter, ça ne se lit pas, ça se dévore tout cru. La recette n’est pas sorcière: univers archi crédible bien que totalement imaginaire, une histoire en béton armé, des personnages extrêmement attachants, un goût pour le détail qui croustille, une imagination à n’en plus finir, une réelle profondeur psychologique et une étonnante richesse thématique, une vicieuse maîtrise du suspense, le tout enrobé d’un style vif et mordant. La lecture de chaque tome est un petit événement, une (grosse) partie du quotidien remplie de suspense limite insoutenable, d’éclats de rire sonores, de larmes au balcon, de passion... Je ne vais pas répéter ce qui se sait déjà, mais c’est bien cette PASSION partagée par des millions de lecteurs à travers le monde entier qui a permis à J. K. Rowling d’être plus riche que la Reine d’Angleterre. Harry Potter est bien plus qu’un phénomène littéraire (voire phénomène de société lors des sorties), c’est un mythe. A l’instar de la trilogie du Seigneur des Anneaux, la saga du magicien binoclard et orphelin défiera le temps et se lira encore des décennies durant.
Et donc, ce septième tome? “HAHA IL EST MORT”, s’amusaient à entonner ces Moldus qui espéraient spoiler la fin que tout le monde attend depuis 15 ans. Ce fut effectivement une des grandes questions, mais
ce n’était qu’un seul des multiples noeuds à résoudre dans cette intrigue, parfois franchement complexe. Rowling a en tout cas tenu ses promesses en donnant les réponses à toutes les questions posées dès le premier livre.
Et quoi, c’est bien? Oh que oui! Je suis peut-être un gros vendu, mais j’ai évidemment adoré. Ce n'est sans doute pas le meilleur ni le plus abouti (mes préférés restent le 4 et le 6), mais on peut dire que Rowling a fini l'oeuvre de sa vie en beauté. OK, on peut pinailler: certains personnages ne sont pas assez présents (*BLEEP*, *BLEEP* ou encore *BLEEP*), les fameuses explications à la fin sont un brin longuettes (de même que certains flash-back révélateurs), le chapitre *BLEEP* m'est passé au-dessus, je m’interroge encore sur la réelle utilité de toute l’histoire du *BLEEP* et des fameuses *BLEEP*, qui apparaissent comme une intrigue rajoutée en supplément, comme si la résolution de la véritable histoire d’Harry Potter n’était suffisante à digérer... Mais voilà, ce dernier tome reste qualitativement dans la parfaite lignée des précédents et procure un plaisir de lecture intact. D’autant plus que c’est la fin, alors on essaie d’en profiter un maximum...! Outre son caractère récapitulatif (tous les personnages refont leur petit coucou, toutes les intrigues précédentes sont évoquées), j'adore la noirceur du livre: on est véritablement plongé dans un état de guerre totale, de chaos. J'adore toute la partie où ils *BLEEP*, toute la bataille à *BLEEP* (phénoménale), la rencontre avec
*BLEEP* et tout ce qu’on apprend sur le passé de *BLEEP*, le grrros bisou entre *BLEEP* et *BLEEP* et tous ces passages qui m'ont flanqué les larmes au balcon (la visite de la *BLEEP*, le retour de *BLEEP*, la mort de *BLEEP*)... Et, contrairement à d’autres, le dernier chapitre m’a beaucoup plu. Quant à la toute dernière phrase, on ne pouvait pas trouver mieux. Bref, du premier au dernier tome, de la première à la dernière phrase, Harry Potter est un pur moment de bonheur, à mettre entre toutes les mains.

Ce message a été soumis au sortilège de la censure afin d'éviter de gâcher le plaisir des futurs lecteurs.

jeudi 29 novembre 2007

Dans un vieux tiroir

Les rêves sont de vieux papiers rangés, jetés ou cachés dans un vieux tiroir. On le ferme à clé, comme pour les protéger, mais on garde la clé en poche, tel un pense-bête qui nous dit “ne les oublie pas”. Rouvrir le tiroir, de temps à autre, permet de faire le tri, de relire quelques vieux papiers (que ce soit avec honte, excitation ou désespoir), de les dépoussiérer... Un de ceux-là, depuis hier soir, n’est plus dans le tiroir mais sur la table. A côté, un bic, un crayon et deux Duvel. Si un jour le film naîtra, le premier plan ressemblera à ça. Merci Antoine!

mardi 27 novembre 2007

Papy fait de la résistance

On n'y croyait plus. Après 18 ans de doutes, de négociations, de projets morts et ressuscités, de rebondissements à n'en plus finir, d'attente, d'interminable attente... Le film est tourné. Signé Steven Spielberg, of course. Certes, la culture du recyclage à Hollywood m'exaspère, me désespère d'année en année. Nombre d'épisodes 4 se sont avérés superflus, inutiles, en trop. Sauf exception(s), me direz vous. A qui le dites-vous... Comment ne pas se réjouir? Harrisson Ford (65 ans - plus âgé que Sean Connery lorsque celui-ci jouait son père dans le dernier opus) a retrouvé son chapeau et son fouet. Sa chemise le boudine un peu, mais les fans ne feront pas la fine bouche. Au contraire. La date est déjà marquée au fer rouge dans leur agenda. Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull (ça ne s'invente pas) sortira sur la planète Terre le 21 mai 2008. En attendant le teaser (cadeau de Noël?), voici une photo officielle. D'autres sont trouvables sur la toile...

J'aime les chansons tristes

jeudi 22 novembre 2007

3D, vu et approuvé

Ah tiens, j'en parlais justement dans mon message sur Tintin: Beowulf, le nouveau film de Robert Zemeckis tourné en "performance capture", est visible depuis mercredi en 3D. Ca vient de sortir, et c'est le groupe Kinepolis (déjà adepte des projections numériques) qui s'en charge en Belgique. En gros c'est pareil qu'avant (les lunettes sont juste un peu plus high tech - fini le carton à plastique rouge et vert), mais cette fois la projection est digitale, et c'est un vrai long-métrage de fiction.

La soirée m'a coûté cher (la place au Kinepolis dons hors-abonnement UGC + le taxi du retour car j'ai raté le dernier métro, supeeer), mais elle en valait la peine. Le film sort évidemment dans les salles classiques en 2D, mais si vous voulez vraiment le voir, optez pour la 3D. Beowulf a été pensé en 3D et il FAUT le voir tel quel pour l'apprécier à sa juste valeur. La "mise en scène" virtuelle s'amuse avec les profondeurs, les champs, les mouvements de "caméra" impossibles, les objets pointus... Le spectacle, dans le sens le plus forain du terme, est un vrai plaisir. Quant à la "performance capture", même si j'étais conquis par Monster House ou par l'usage qu'en a fait Peter Jackson, j'avais peur... Mais ça va. Ces images de synthèse atteingent par moments une qualité inouïe... Je pense à certains rendus des visages (Hopkins!), à certains effets de lumière, au génial démon Grendel (absolument répugnant), aux reflets dans l'eau ou dans les boucliers, au corps d'Angelina Jolie (ne manque que les tétons...). C'est assez stupéfiant. Reste néanmoins les limites de cette technologie: des traitements inégaux (certains personnages font effectivement Shrek 3, et d'autres approximations dans les mouvements...), et un "manque de vie" (et par conséquent d'émotion) généralisé: il y a plus de vie dans du Pixar, comme il y a plus de vie dans un Gaston que dans les Tendres Banlieues de Tito. Mais l'objet, par définition hybride, monstrueux et "en transition", fonctionne quand même. Si bien, en fait, que je me dis que la 3D devrait être réservée au performance capture, ou du moins à l'image de synthèse (Ratatouille en 3D doit être jouissif). L'avenir nous dira comment tout ça va évoluer.

Quant au film lui-même, outre ses qualités spectaculaires, il est plutôt pas mal. La simplicité de l'histoire est un atout, et les liens établis avec la création d'un mythe, d'une légende, d'une chanson, donnent une profondeur bienvenue. Le scénario est donc correct, le rythme itou, la musique sympa... Bon, je suis moins friand de la testostérone sine qua non du héros (les rugissements de Ray Winstone, ça va cinq minutes) et d'autres passages moins emballants - certes déjà oubliés. Le quota action est rempli (le combat contre le dragon est à se décrocher la mâchoire) et la fin est très bonne.* Bref, du pur entertainment. (Chanson pourrave au générique de fin incluse.)

*Décidément j'adore les fins "à regards" et 2007 fait plaisir à ce niveau-là (Zodiac, 4 mois 3 jours et 2 jours, L'Assassinat de Jesse James...).

mercredi 21 novembre 2007

De l'autre côté, il y a...

D'ici la fin de l'année, une floppée de "bons films" (autrement dit des films attendus, qui ont fait parler d'eux) vont sortir - même moi j'ai du mal à suivre... Depuis une semaine, un film Allemand intitulé Auf der anderen Seite est à l'affiche, et si certains me voient en guide des salles obscures, je me dois de le recommander chaleureusement.

Durant les trois parties de De l'autre côté, nous accompagnons 6 personnages, entre l'Allemagne et la Turquie, dont les destins se croiseront, se frôleront, s'influencerons, parfois inconsciemment. Evénements tragiques et rencontres les confronterons à une crise identitaire. Deuil, remords, entraide, fuite, révolte, rédemption, paternité... Tant de thèmes qui font battre les coeurs des personnages et du spectateur. En toile de fond, les différences politiques et socio-culturelles des deux peuples viennent renforcer tout ça et inscrivent le film dans une actualité, une universalité.

L'excellent scénario, en mettant en avant l'humain, évite ainsi l'apparente complexité des intrigues qui s'emboîtent. La sobriété de la mise en scène donne un caractère tour à tour apaisant, tour à tour glaçant. Fatih Akin, metteur en scène Allemand d'origine Turque, est également un remarquable directeur d'acteurs: aidés par les dialogues en béton, les comédiens donnent chair à des personnages forts, marquants et attachants, qu'on ne veut plus quitter à la fin.

Bouleversant d'humanité, De l'autre côté est un des plus beaux films de l'année. Courez-y.

dimanche 18 novembre 2007

Bande de cons!


"Bande de cons !
Pas vous, cher public !
Les autres, les formateurs, informateurs, explorateurs, chef de groupe, président de partis flamands, présidents de partis francophones, second couteau, troisième couteau, de gauche, de droite, les cathos, les écolos, les franc-maçons, les libéraux…
Bande de cons de Flandre
Bande de cons de Bruxelles
Bande de cons de Wallonie.
D’abord à tous ceux qui croient avoir gagné les élections d’il y a 5 mois.
A tous ceux qui avaient un grand sourire.
A tous ceux qui avaient les bras en l’air.
Le temps est venu de vous avouer quelque chose : Les gens n’ont pas voté pour vous parce qu’ils vous aimaient. Les gens ont voté pour vous parce qu’ils étaient obligés.
A la veille du onze juin : dans les rues, les maisons, les bureaux, les gens hochaient la tête et se demandaient vraiment qui ils allaient pouvoir choisir parmi ce catalogue de nuls, de klets, de nouilles,
d’opportunistes agressifs, de carriéristes sans charisme, de mal fringués, de gros type à l’élocution problématique, de petit nerveux en pleine tendinite de l’égo, de semi-hystériques, de semi-mafieux,
de cyniques, de je-m’en-foutistes, de ratés de tout le reste, de fils à papa, d’experts comptables en décrochage professionel, d’entrepreneurs en faillite frauduleuse, de sinistres, de pas lavés, de faux gentil, de vrais méchants…
Les Leterme, De Krem, Reynders, Milquet, Michel, De Weaver, Maingain, Watelet, Bacquelaine…
Cette morbide collection de névrosés qui nous gouvernent avec leur troubles anxieux, leur troubles dissociatifs, leurs troubles psychosexuels, leur troubles obsessionels compulsifs.
Et en plus, ils sont tous… Si moches…
Cette élection, à tout le monde, ça a un peu fait l’impression d’un de ces mariages forcés que l’on organise dans des pays très loin d’ici. C’est comme si on avait été une jeune fille devant choisir entre le vieux marchand qui pète au lit où l’arrière cousin qui ne se brosse pas les dents.


Bande de cons.
Vous n’avez rien gagné du tout.
Si c’était possible, on reprendrait nos voix et on ne les donnerait qu’après les négociations, à ceux qui auraient su être un peu intelligent, un peu sobre, un peu humain.
Mais non, donner c’est donner, reprendre c’est voler.
Vous aviez un chouette petit pays, pas très grand mais bien équipé, de voisins plutôt sympas,
bien situé, avec la mer, avec la forêt, avec pas trop de charges.
Vous aviez une chouette petite population, pas parfaite parfaite.
Mais en gros, ce n’était pas des talibans non plus, c’était pas des Contras, c’était pas des Tigres Tamouls.
Une petite population de fabricant de pralines, des marchands de kayak, des chanteurs à texte
des comiques parfois drôles, des stylistes un peu punk, des postiers plutôt polis, des sportifs en minijupe, de flics à moustaches, des tas de gens prêt à travailler plus à gagner toujours moins et à ne pas dire grand chose.
Une petite population qui mélange le goût des mandarines à celui des spéculoos.
Une petite population qui n’a rien contre l’Eurovision ni les horodateurs.
Une petite population qui rend visite à ses grands parents le dimanche pour boire un café après le chicon gratin.
Une petite population de buveur de bière et de joueur de kiker.
Une petite population qui emmène ses enfants à Plakendael au printemps et à Paradisio en hiver….
Comme ça, sans ennuyer le monde, en VW Touran.
Une petite population prévoyante qui a quelques euros sur un compte épargne et une concession au cimetière.
Une petite population qui est plutôt toujours d’accord
et en gros une petite population qui ne veut pas d’histoire.


Et vous,
bande de cons,
tout ce que vous trouvez à faire,
ce sont ces petites réunions où l’on tourne encore plus en rond que sur un circuit Marklin,
ce sont ces petits comités aussi stérile qu’un champs de patates à Tchernobyl,
ce sont ces petites réactions à chaud qui me rappelent les crises de mon chat quand il n’aime pas la marque de ses croquettes,
ce sont ces airs de petits tribuns en solde,
ce sont ces grands chevaux sur lesquels vous montez et qui seront toujours comme ces petit poneys tristes de la foire du midi.
Tout ce que vous trouvez à faire, c’est de vous tirer dans les pattes pour gagner une floche qui vous donnera droit à un tour gratuit sur ce manège sinistre que vous appelez “politique”.

Bande de nuls.


Alors moi, j’ai eu une idée.
Une grève, une vraie grève, une bonne grève, une grève de tout le monde tant que la politique belge ressemblera à une conserve de rollmops:
Les enfants n’iront plus à l’école, les femmes enceintes n’accoucheront pas, les déménageurs ne déménageront pas, naveteurs ne navetez plus, alcooliques n’alcoolisez plus, chauffeurs ne chauffez plus.
Pilote, mécanicien, traiteur, boucher, pêcheur, éboueur, esthéticienne, taxidermiste, stripteaseuse, scaphandrier, géomêtre expert, fleuriste, traiteur, opticien, huissier, substitut, gourou, préfet, trésorier, banquier, infographiste, ajusteur, analyste programmeur, technicien hotline, proxénète, dealer, animateur, orthodontiste, urologue, animateur socioculturel, fossoyeur…
Et tous les autres….
Total Stand By
On arrête tout…
Et vous verrez que dans trois jours, il feront moins les malins."

Thomas Gunzig

mardi 13 novembre 2007

Blue Planet


Un documentaire animalier au cinéma...? Pourquoi pas! Voyage extraordinaire à travers les saisons, les continents, les espèces de la terre, du ciel et de la mer, Un jour sur Terre (Earth en VO) nous offre, grâce aux toutes dernières technologies en matière de prise de vue en haute définition, des images proprement exceptionnelles. Chaque plan, ou presque, est d'une beauté à couper le souffle. Certains passages, orchestrés par de gracieux ralentis ou accélérés, dégagent une poésie folle ou une majesté enivrante. *Le making-of doit être passionnant*
Une voix off (Anggun en VF - ça passe) nous explique donc (un peu scolairement il est vrai) une multitude de ces moments de vie sur notre planète. La fameuse dynamique du chasseur - chassé (à noter des ralentis inoubliables sur un requin blanc, ainsi que sur un jaguar qui se chope une antilope), mais aussi plusieurs histoires évoquant épreuves, menaces et catastrophes liées aux réchauffement climatique. Ainsi, on assiste à l'errance d'un troupeau d'éléphant en quète d'eau, au désespoir d'un ours polaire rongé par la faim. D'autres moments sont franchement hilarants, comme la parade amoureuse d'un paradisier, les babouins frileux, les bébés canards faisant leur premier vol, ou cet éléphanteau qui se prend un arbre. Et puis ya des nounours, des morses qui puent, des zozios... C'est trop mimiiii.
Derrière tout ça c'est bien sûr le message écologique qui est proclamé: il est temps d'agir pour sauver notre belle planète. Beau, simple et archi-spectaculaire, Un Jour sur Terre vaut le détour. Ca nous change en tout cas des séries sur France 3 ou Pierre Arditi nous raconte comment Patrick le lion séduit Germaine la lionne. Et si vous avez un(e) petit(e) filleul(e) à divertir un dimanche après-midi, c'est l'idéal.

dimanche 4 novembre 2007

Feu de Forest



ARCADE FIRE est un des groupes les plus passionnants de ces dernières années, et personnellement ma découverte musicale la plus importante au rayon rock depuis 2005. En deux albums, le groupe québecquois a rassemblé une masse de fans de par le monde. Epique ou intimiste, toujours mélodieuse, leur musique sidère par son pouvoir émotionnel. Chaque chanson est frappée d'un label "tube" ou "hymne". Difficile de rester insensible à ces mélodies imparables, à ce mix incroyables de guitares en furie, de percussions imprévisibles, de rythmes entêtants, d'archets de violon déchaînés, de voix désarmantes... Sans oublier la force de leurs textes. Le lyrisme enivrant des chansons de Arcade Fire m'a comblé dès le début, et je rêvais de les voir sur scène.

C'est chose faite depuis vendredi soir. Les journées qui réalisent un rêve sont toujours bonnes. Dans un Forest National quasi-complet, les québecquois se sont enfin produits devant les bruxellois, très impatients depuis la date annulée en avril dernier aux Halles de Shaerbeek. Après une première partie sans intérêt (Clinic, aussitôt vu aussitôt oublié), la tension était palpable... Les néons rouges s'allument, le sigle du Neon Bible apparaît, et les 10 (!) musiciens entrent sur scène et commencent par deux singles du deuxième album, Keep the car running et le fantastique No Cars Go ("Let's go!!"). Les Arcade sont en forme - et se sont donnés pour la scénographie (notamment une série de petits écrans ronds retransmettant des gouttes de sueur en direct...). A dix mètres de la scène, je hurle ma joyeuse approbation. Le public, chaud patate, est fort réceptif à Haïti, ainsi qu'à Laïka, deux chansons parmi tant d'autres qui permettent aux fans d'entonner des "ouh-uh-ouuuh" ou autres "wooohooo-hooo". Win, le chanteur, était déja en nage quand ils s'est énervé sur l'ingénieur du son qui apparemment ne lui donnait pas assez de retour pour sa guitare... Dommage pour Black Mirror, moyennement réussi à cause de ce petit malaise. Malaise vite oublié par le SU-BLIME In the Backseat, superbement interprété par Régine. Jolis frissons... Les chansons s'enchaînent vite, on sent déjà que ce sera trop court. Le groupe assure leur Ocean of Noise, ainsi qu'une (excellente) chanson absente des albums, permettant à Win de faire péter l'orgue à tubes une première fois. Tunnels fut pour moi le déclic sur le pogomètre: je rejoins deux mètres devant moi un groupe de motivés sauteurs. A partir de là je suis entré en état de TRANSE intense, dans les deux sens du terme. L'enchainement Antechrist Television Blues - Power Out - Rebellion (voir vidéo) était extraordinaire. Déluge d'applaudissements. J'ai à peine le temps de reprendre mon souffle qu'ils revienent en rappel pour Intervention et le tant attendu Wake Up. Tonnerre d'applaudissements... qui ne sera malheureusement pas récompensé par un second rappel. Le groupe a joué 90 minutes et ne reviendra pas: les lumières sont rallumées. Une toute dernière chanson n'aurait pas été un luxe, du calibre de My Body is a Cage, Crown of Love ou même Neon Bible, trois chansons étrangement absentes de la setlist... Un petit goût de trop peu, donc, mais qui n'entache pas évidemment l'énorme souvenir de ce spectacle grandiose.

L'énergie déployée par le groupe sur scène est phénoménale, et leurs chansons prennent toute l'ampleur espérée. Ils donnent tous énormément, mais semblent bizarrement peu réceptifs à l'ambiance du public: très peu de communication, très peu de mots échangés, si l'on peut dire. Ils sont "dans leur trip" et donnent tout ce qu'ils peuvent, quitte à ne pas atteindre certaines notes à cause de l'essoufflement. Cette attitude renforce leur côté mystique, et fait partie du caractère "joyeux bordel" de Arcade Fire. En cela, il m'était difficile de juger la qualité acoustique de la salle (généralement décevante), tant je fus emporté par l'excellence des chansons, les hurlements des voisins (ou les refrains repris en choeur), le déluge de décibels provenant des guitares, des tambours ou des claviers de toute sorte, des vilons, de la contrebasse, du xylophone...

J'en suis sorti trempé jusqu'aux os, les oreilles sifflantes, les mollets en compote, le sourire aux lèvres. Bilan positif.

samedi 27 octobre 2007

Jesse James is bigger than you can imagine...

Avec un brin de retard, je recommande chaleureusement à quiconque tombera sur ces lignes de se précipiter dans les salles pour voir The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford. Trois choses à évoquer:
- le choc esthétique. Photographiées par Roger Deakins (chef op’ attitré des frères Coen), les images sont d’une beauté à couper le souffle, et je pèse mes mots. Tout en lumière naturelle (comme chez Malick), nous avons ici une vraie symphonie de clairs-obscurs, de contre-jours, de couleurs d’automne, de contrastes entre paleur des visages et noirceur des costumes, d’aubes et de crépuscule, de nuits et de jours. Des images époustouflantes orchestrées par le très talentueux Andrew Dominik (dont c’est seulement le deuxième film). Le néo-zalandais prends son temps et impose son magnifique tempo, ses cadres précis…
- l’intelligence du scénario dans l’approche du personnage. Jesse James est un mythe et abordé comme tel. On ne raconte pas comment il vécut, mais comment il est mort. On n’explore pas le personnage, on l’évoque, on le raconte. Ses exploits et sa célébrité l’ont rendu paranoïaque et arrogant, las et fatigué. On parle de lui plus qu’on ne lui parle. On l’observe sans oser le juger… Ses acolytes sont balancés entre admiration et jalousie, amour et haine. Toute évocation de mythe exige un angle d’attaque, et celui choisi pour Jesse James, c’est son assassin Robert Ford, petite main aveuglée par le mythe, avide de reconnaissance et de gloire, qui sera poussé à commettre cet acte qui lui vaudra tout le contraire de ce qu’il espérait. Incarné à la perfection par Casey Affleck (OSCAR pour ce jeune homme, svp), ce Robert Ford est un des plus beaux personnages de cinéma de ces dernières années. C’est lui qui véhicule la majorité des thèmes, et c’est lui qui donne au drame tout son sens, notamment dans la dernière demi-heure, véritable miracle de cinéma à la beauté terrible. La force du script, des acteurs et des images nous plonge totalement dans l’exploration psychologique des personnages, jusque dans ses plus subtils détails, jusque dans les moindres recoins de cette sombre histoire.
- la B.O., signée Nick Cave et Warren Ellis. Sombre, envoûtante ou posée, la musique reste toujours minimaliste (piano, violon, basse, glockenspiel ou guitare alternent tour à tour solos et duos). Utilisée avec soin et soulignant parfaitement l’ambiance ou l’émotion du moment, on l’accueille toujours à bras ouverts. Frissons garantis. Possibilité de l’écouter en ligne sur le site français du film : http://wwws.warnerbros.fr/assassinationofjessejames/?frompromo=movies_comingsoon_assassination_jesse_james#/About/Synopsis

Voilà, ça dure 2h40 et c’est presque trop court. L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (quel beau titre) est bien plus qu'une réussite incontestable : c'est un classique instantané, c'est un film important. C'est splendide de bout en bout, somptueux et audacieux dans la forme, riche et passionnant dans le fond... A voir sur grand écran, impérativement. Nono, encore hanté par le film, met quatre étoiles.

lundi 22 octobre 2007

Vivre avec un chat

Si vous riez, ça sent le vécu! Comprenne qui pourra.

jeudi 11 octobre 2007

Steven, houppette et oranges bleues

Alors comme ça, Tintin n’a plus la cote. Les albums se vendent encore, paraît-il, mais nos petites têtes blondes ont d’autres héros, nommés Titeuf et autres crânes d’œuf. Le lectorat semble être passée à « de 27 à 97 ans ». C’est du moins cette tranche d’âge que le marketing Tintin vise, et particulièrement les collectionneurs plus ou moins fortunés et nostalgiques de leur héros d’enfance. Mais il reste toutefois un endroit où le reporter à houppette est attendu comme Godot depuis des lunes : la planète cinéma.
Ils sont loin, les longs métrages un peu fadasses réalisés au début des années 60 avec Jean-Pierre Talbot dans le rôle-titre, tous deux tirés de scénarios originaux. Si Tintin et le Mystère de la Toison d’Or avait son charme cocasse, la recette de Tintin et les Oranges Bleues n’avait pas pris (décidément), et a définitivement tiré une ligne claire sur les projets d’adaptation des aventures de Tintin au cinéma. Ont suivi alors deux dessins animés, Tintin et le temple du soleil (1969) et Tintin et le lac aux requins (1972), qui n’ont pas vraiment marqué l’histoire du cinéma ni la mémoire des tintinophiles.

Le rêve entretenu depuis lors, c’est l’adaptation des albums d’Hergé. Reprendre ses si bonnes histoires au cinéma, avec des moyens, avec du talent. Certains (dont Jaco Van Dormael) s’y sont attaqués, sans succès… Jusqu’à ce que les droits atterrissent un jour dans les mains de Spielberg, qui a promis de ressusciter Tintin sur grand écran. En gestation ou en attente depuis des lustres, le projet trouve enfin concrétisation. Chose promise, chose due, Tintin est sur les premiers rails: le scénario est à l’écriture, et il y a trois films en chantier ! Le premier, réalisé par Steven lui-même, est prévu pour 2009. Enfin une date… Pourquoi autant de temps ? Si Spielberg a mis des plombes à programmer Tintin à son agenda, ce n’est pas sans raison. Ennuis avec la maison Moulinsart ? Evidemment. Problèmes de production, de scénario ? Sûrement. Mais aussi problème de support. Le live action semble aujourd’hui, et plus que jamais, une option peu convaincante pour donner vie, voix et mouvement à Tintin. Impensable, pour tout dire. Du dessin animé 2D pour respecter la ligne claire ? Ca a déjà été fait et, surtout, ce n’est plus rentable – sauf pour Les Simpsons. A l’heure des avancées technologiques de plus en plus poussées, le compromis semble avoir été trouvé : Spielberg vient de confirmer, aux journalistes venus lui faire un petit coucou sur le plateau de Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull, que Tintin sera tourné en performance capture. Cette technique, utilisée à la base au service d’effets spéciaux, consiste à « capturer » numériquement la performance d’acteurs recouverts de capteurs, de la tête aux pieds, des sourcils aux zygomatiques… Créatures et personnages – de synthèse – sont ainsi animés non plus « image par image », mais bien par des mouvements d’acteurs réels. Ainsi sont nés Gollum dans Le Seigneur des Anneaux, mais aussi King Kong. Peter Jackson, homme ayant déjà triomphé avec une oeuvre « inadaptable », sera d’ailleurs le collaborateur privilégié de Spielberg pour Tintin (qui pourrait ainsi être « tourné » en Nouvelle-Zélande). Robert Zemeckis, cinéaste passionné par les effets spéciaux et les découvertes technologiques (on lui doit notamment Roger Rabbit, les Retour vers le Futur, Forrest Gump…) fut le premier à réaliser un long-métrage entièrement en performance capture: Le Polar Express, un conte pour Noël marshmallow dont on retiendra davantage la démonstration technologique plutôt que la mièvrerie de son histoire. Il tente de redresser la barre avec Beowulf, qui sortira ici le 21 novembre (bande annonce ici: http://www.apple.com/trailers/paramount/beowulf/trailer2/large.html) Avant ça, Zemeckis a également produit, avec Spielberg, le charmant Monster House, qui mêlait, outre son excellent scénario, l’esthétique « traditionnelle » des films en images de synthèse et la technologie du performance capture, qui offrait une réelle vitalité aux mouvements des personnages (bande-annonce ici: http://www.youtube.com/watch?v=qEaT6fNGOHw). Si cette technique en séduit plus d’un (James Cameron l’utilisera pour son prochain film), d’autres s’en moquent : au générique de fin de Ratatouille, dernier chef-d’œuvre des Studios Pixar, on peut y lire "Our Quality Assurance Guarantee: 100% Genuine Animation! No motion capture or any other performance shortcuts were used in the production of this film." Un petite pique qui ne manque pas d'humour...
Quoiqu’on en pense, la technique est neuve, et on espère pouvoir compter sur l’intelligence et le bon sens de Spielberg et Jackson pour l’utiliser à bon escient. Outre l’identité des albums élus (Le diptyque Boules de Cristal/Temple du Soleil ? Rackham le Rouge/Secret de la Licorne ?), une autre question pend désormais aux yeux de tous : quel résultat esthétique ? Plutôt « cartoonesque » à la Monster House ou plutôt « réaliste » à la Beowulf ? Peut-être qu’un autre compromis – à la belge – nous apportera la réponse. Mais pour cela, c’est bien connu, il faudra se montrer patient.

dimanche 30 septembre 2007

En état de marche


Psychologies est un mensuel qui existe depuis euh... quelques années. Une formule simple ("Mieux vivre sa vie."), des sujets intéressants (nous, nos vies, nos psychologies), une approche accessible... Le magazine a bénéficié d'un beau bouche à oreille, et fort de son énorme succès, il existe aujourd'hui en Chine, Russie et Afrique du Sud. Chaque mois un dossier, une fouletitude d'articles, un petit test, des entretiens, des chroniques de bouquins... C'est toujours très intéressant. Pour ma part je l'achète deux ou trois fois par an. L'ennui ce sont les pubs, qui ne parlent que de rouge à lèvres, de crèmes hydratantes et de parfums, cible facile pour les moqueurs... Jusqu'à ce que je dégaine, page 42, la pub pour la nouvelle BMW Série 3. Les annonceurs comprennent doucement qu'il n'y a pas que des gonzesses qui lisent Psychologies.

Bref, trève d'introduction.

Dans le dernier numéro est paru un article sur la marche. Marcher. Mettre un pied devant l'autre et puis recommencer. Si je tenais à en parler, c'est parce qu'il a su mettre des mots sur cet état d'esprit dans lequel nous plonge la marche et que j'aime. J'adore les randonnées (grandes ou petites), les ballades, la petite trotte. Quand je rentre du bureau, s'il n'y a ni déluge ni aucun rendez-vous qui ne me presse, je rentre à pattes. "Ca me fait du bien.", me disais-je. Certes, mais en quoi? Ses effets bénéfiques se ressentent de manière inconsciente. Heureusement que les philosophes sont de temps en temps là pour penser à notre place.

Celui avec lequel s'entretient la journaliste (un certain Christophe Lamoure) établit un parallèle intéressant entre le marcheur et le philosophe: le but n'est pas d'aller d'un endroit déterminé à un autre, mais de faire route. L'essentiel est de cheminer. Un pied devant l'autre, une pensée après l'autre. La philosophie n'a-t-elle pas fait ses premiers pas en marchant? Kant, Nietsche, Platon, Socrate et Aristote ne diront pas le contraire.

Eh oui: la marche est à sa façon une école de sagesse, elle aide à penser. Inutile de se forcer: ça vient tout seul. Plus conscient de notre corps et de notre contact de celui-ci avec la terre, c'est à notre esprit que nous donnons une bouffée d'oxygène. On ouvre les fenêtres de nos états d'âme, de nos pensées. L'occasion de faire le ménage, d'ordonner un peu tout ce boxon, de fouiller dans les archives, voire de trouver quelque chose de neuf. La marche en montagne (ou dans la nature) est bien sûr plus propice à la pensée que celle en ville, qui s'avère plus utilitaire, plus mécanique. La marche est riche de pensées si elle est libre, libérée. La lenteur, le rythme, le mouvement, l'éveil des sens, la façon d'entrer dans les paysages... Quelles meilleures conditions pour redonner du temps au temps, pour s'entretenir avec soi-même? Un jour, c'est sûr, je repartirai sur les chemins de Saint Jacques.

Ne vous y méprenez pas, loin de moi l'idée de commencer à philosopher à chaque fois que je marche plus de dix minutes... Mais il est pour moi clair que ça fait du bien: les soucis s'évaporent au fil des pas, l'esprit s'évade et vagabonde... La marche, qu'elle amène à penser ou non, et quelles que soient les conditions, est toujours propice au ressourcement. Il suffit de savoir en profiter et d'en faire bon usage.

Ah tiens, maintenant que j'y pense, il faudrait que je m'achète un vélo.

Un petit robot


Le voici. Regardez-le, perché sur son tas d'ordures, les yeux (et quels yeux!) levés vers les étoiles. On pense à E.T., ou à Short Circuit (Appelez-moi Johnny 5 en VF, film de mon enfance ressurgi d'un tiroir poussiéreux de ma mémoire). On ne connaît pas encore son histoire, mais ce petit robot est le héros du prochain film des Studios Pixar, cuvée 2008. "Wall-E" (titre étrange), qui sortira en juillet de l'an prochain, est réalisé par Andrew Stanton, qui n'est pas n'importe qui chez Pixar. Après la déception de John Lasseter (Cars), seul faux pas dans la carrière du studio, et les deux splendeurs du génie Brad Bird (The Incredibles et Ratatouille), on peut compter sur Andrew Stanton (co-réalisateur de A Bug's Life et réalisateur de Finding Nemo) pour assurer le rythme de croisière hallucinant des Studios Pixar, d'une incroyable constance dans la qualité de ses films. Richesse et solidité des scénarios, maîtrise d'une technique chaque année plus performante... L'été 2008 plus folichon que l'été 2007? Il y a de l'espoir.

dimanche 23 septembre 2007

L'Enfant


Roumanie, 1987: rien n'est simple. Si dégotter le bon fournisseur de clopes sur le marché clandestin ou tromper la controleuse de tram est faisable, aider sa co-chambreuse à avorter est une autre paire de manche. Mais c'est ce qu'a promis Ottilia, la débrouillarde, à Gabita, qui l'est beaucoup moins. Et leur amitié sera soumise à l'épreuve. De cette histoire, très simple, Cristian Mungiu tire un surprenant suspense dont la tension s'accroît de scène en scène. Ce suspense est taillé à l'échelle humaine, car le scénario s'en tient à sa simple situation dramatique sans la surcharger, et se concentre sur le parcours de combattant de l'héroïne, qui n'est pas (excellente idée) celle qui veut avorter, mais celle qui est déterminée à l'aider. Les conflits dramaturgiques qui parsèment son parcours sont si simples, si quotidiens, que la cruauté de la société décrite (oppression, paranoïa, morosité) n'en est que plus terrible. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, 4 mois, 3 semaines et 2 jours (pas besoin de vous expliquer le titre) n'est pas un film sur l'avortement, mais sur nos choix individuels, au sens large, qui se trouvent étouffés, vampirisés et compromis par une société ou la liberté s'est évaporée en utopie.
A l'aide d'une remarquable direction d'acteurs et d'une mise en scène implacable faite de plans très longs (fixes ou à l'épaule), le film nous happe dès le début et nous scotche littéralement à notre fauteuil jusqu'à ce dernier regard final, terrible, et coupé cut sur le noir du générique, à la manière des Dardenne. La référence aux cinéma des frères compatriotes s'étend d'ailleurs au film tout entier: pas un pet de musique, un gros travail sur le son hors-champ, un réalisme extrême dans les images et les situations, et des personnages vrais, faits de chair et d'émotion. D'émotion retenue: Cristian Mungiu refuse le mélodrame ou le chantage lacrymal (je n'ose imaginer ce qu'en aurait fait un Lars on Trier). Larmes ravalées, la gorge en est d'autant plus nouée. Fort et dur (enfant NON admis), prenant et maîtrisé... 4 mois, 3 semaines et 2 jours, n'a pas volé sa Palme d'Or.
Un des films de l'année, vivement recommandé par votre serviteur.

samedi 22 septembre 2007

Petit Oiseau

"Un vingt-deux de septembre au diable vous partites,
Et, depuis, chaque année, à la date susdite,
Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous...
Or, nous y revoilà, mais je reste de pierre,
Plus une seule larme à me mettre aux paupières:
Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous."

Poster un message un 22 septembre, c'est rendre hommage à Tonton Georges. Obligé. Dans cette charmante vidéo, il accompagne le grand Charles Trénet (d'ailleurs il s'en rend compte et se rassoit aussitôt) avec une chanson toute mimi. Magique.

dimanche 16 septembre 2007

A spoonful of sugar


Ca, c'est la tête que tirais en revisionnant Mary Poppins, que je n'avais plus revu depuis des années... En 1964, Walt Disney, a réalisé le film familial ultime: dans Mary Poppins , on voyage à travers les dessins, les oiseaux chantent en choeur, les jouets se rangent en un claquement de doigts, le rire est une maladie contagieuse qui nous fait élever dans les airs, la nounou magique devient mère de substitution, et à la fin le papa rigide comme une pendule retrouve son âme d'enfant... Quel que soit l'âge du spectateur, il est proprement impossible de résister au charme de ces effets spéciaux, à la joie inouïe de ces chansons (gravées au burin dans la mémoire de tous ceux qui l'ont vu), au talent comique de Dick Van Dyke et, surtout, à Julie Andrews, plus belle que jamais (particulièrement avec de la suie sur le minois)... En un clin d'oeil, elle est entrée dans l'histoire du cinéma, et avec elle ces innombrables scènes d'anthologies (mention spéciale au "Step in time " des ramoneurs à claquettes). Ode à l'imagination, à l'enfance et à la joie de vivre, Mary Poppins est un émerveillement constant qui fait rêver les gosses et fait retomber les adultes en enfance. De plus, cet émerveillement (idée simple et géniale que je constate avec mon regard d'aujourd'hui) est personnalisé à l'écran par ces deux adorables frimousses (tiens, la gamine ressemble à Patricia Kaas): on ne compte plus les bouches bées. Ce qui me mène à l'argument choc à l'indispensable acquisition du DVD: il faut montrer ce film à ses enfants.
Et puis, en le revoyant aujourd'hui, on perçoit mieux, cachée à la fin du film, cette sublime note d'émotion: quand il est temps de repartir, Mary a accompli sa mission (rétablir l'affection entre parents et enfants), mais elle repart seule, le coeur serré. Car, comme le lui rappelle son parapluie parlant, ces enfants, elles les aimait. "Spit spot", le verdict est indiscutable: chef-d'oeuvre.

J-20

Voici un petit rappel pour ceux qui n'auraient pas encore réservé leur place... N'hésitez plus, c'est maintenant qu'il faut réserver! Nous sommes dans la dernière ligne droite, on est chaud comme la braise, ce concert s'annonce splendide! Hâte d'être sur les planches, coeur battant et cordes vocales on fire.
Une adresse mail: info@carpecantorem.org
Un numéro de gsm: 0487/734 431

lundi 10 septembre 2007

Longue vie au Roi Roger!


Il l'a fait... Quatrième US Open remporté d'affilée... Personne de l'avait fait depuis 85 ans - genre. A seulement 26 ans, Federer, ce génie magrittien de la raquette, a gagné son douzième titre en Grand Chelem. Alors non seulement il va dépasser le record détenu par Sampras (14), et peut-être même l'année prochaine, mais il va selon moi le pulvériser... Quand il aura fini sa carrière (avec, quoi, 20 titres du Grand Chelem?), bon courage à celui qui voudra le battre - le record.

Je l'aime.

PS: Bon, et bravo Juju - quand même...

dimanche 9 septembre 2007

Six pieds sous terre

Ca y est, enfin, je viens de commencer la quatrième saison de "Six Feet Under", excellente série produite par et pour HBO, et achevée en 2005 avec la cinquième saison - *allez, on y est presque!* Pour ceux qui ne connaissent pas, ça se passe dans une famille qui tient une entreprise de pompes funèbres. La vie, la mort, la perte, l'espoir, l'amour, le désarroi... C'est parfois drôle, parfois triste, toujours attachant. Moi le gros nul en séries télé (jamais rien vu de "24h Chrono", "Les Sopranos", etc.) ce sera donc la seule et unique que j'aurai vue en entier, et je me réjouis déjà de la proclamer meilleure série que j'ai jamais vu. Plus sérieusement, c'est du haut de gamme en termes de scénario, personnages, et décharge d'émotion. Le premier épisode de cette quatrième saison est aussi un des meilleurs vus jusqu'ici. Larmes tombées du balcon, jusqu'au menton.

There will be a masterpiece...

Nous n'avions plus de nouvelles de Paul Thomas Anderson depuis le très chouette "Punch Drunk Love", comédie romantique avec Adam Sandler comme on ne l'avais jamais vu. Avec "There Will Be Blood", le réalisateur de "Boogie Nights" et de "Magnolia" (excusez du peu) revient enfin avec sur les écrans. Regardez-moi ça... Ca a l'air terrible. Sans doute Daniel Day-Lewis aura-t-il l'ocasr qu'il aurait dû avoir pour "Gangs of New York". En tout cas, la moustache est la même. Vivement 2008...

Se7en - la suite

Les 7 péchés capitaux, ça on connaît. Pas seulement grâce à un film de David Fincher ou Brad Pitt devient COLERE à cause de l'ENVIE d'un serial killer psychopathe,

ou une émission de télévision pitoyable présentée par Julien Courbey. Et puis, au moins une fois par jour on renouvelle son billet pour l'enfer une fois que tout sera fini. De mon côté, si j'en crois un stupide test trouvé sur le web, c'est la PARESSE que se taille la part du lion. L'orgueil, l'avarice et la colère, je m'y retrouve pas beaucoup, l'envie c'est quand je vois la pub scandaleusement bonne pour Euromillions, et la gourmandise et la luxure démontrent leur appétit régulier mais variable: l'occasion fait le lardon.

Tout le monde connaît les 7 péchés capitaux, mais peu de gens savent qu'il existe 7 vertus qui viennent équilibrer ces sordides péchés... Les 4 premiers sont les vertus "cardinales", les 3 suivantes les vertus "théologales" (pour vivre en ralation avec Dieu, dans la sainte trinité - oui, oui, ça rigole pas).

- la PRUDENCE: à consommer sans modération: on n'est jamais trop prudent.
- la JUSTICE: ce qui est juste est bon. Cela va de soi.
- la TEMPERANCE: trop is te veel.
- l'ARDEUR: sois un homme, mon fils. (avec ou sans couilles)
- l'ESPERANCE: j'espère que Federer va gagner l'US Open.
- la CHARITE: et plus si affinités. Etre gentil ça rend heureux.
- la FOI: ceux qui en ont la gardent précieusement - elle est fragile par les temps qui courent.

Un peu de tout ça par jour peu faire beaucoup de bien.

mardi 4 septembre 2007

"Jindabyne"

Dans la région de Jindabyne, bled archipaumé en Australie, un groupe de pêcheurs trouvent le cadavre d'une jeune aborigène dans une rivière. Leur réaction provoquera pas mal de remous dans la petite ville, et aura de solides répercussions sur le héros: vie de couple pourrie, et énorme problème de conscience. Le meurtrier, lui, court toujours. (oui, non, c'est pas comique)
Il est évident que ce qui intéresse Ray Lawrence n'est pas l'intrigue qui, étalée sur deux heures, peut paraître maigre, mais bien les personnages paumés et à travers eux, les comportements humains, leurs sombres étas d'âme. Sa direction d'acteurs est en ce sens excellente... Gabriel Byrne (quel plaisir de le revoir...!) livre une des meilleures performances de sa carrière. Tous ceux qui l'entourent (de Laura Linney aux enfants en passant par les vieux) assurent. La nature, fort présente, épaissit davantage la profondeur psychologique. J'ai adoré le réalisme (de la photo, des acteurs), la non-lourdeur, le rythme volontairement lent (car le temps, là-bas, est un poids)... Et cette fin, super audacieuse.

Peut-être pas aussi fort que l'excellent "Lantana" (2002), "Jindabyne" est un drame sombre vraiment interpellant. A conseiller, vraiment.

dimanche 2 septembre 2007

Le printemps fait des prolongations

- La folie, en l'espace de trois jours, j'apprends que trois (euh non... quatre, en fait. Voire cinq!) de mes potes viennent de se caser (entre eux, donc). Mais comment ils font? Ca n'arrive qu'aux autres. "Ne cherche pas, attends qua ça te tombe dessus!" C'est ça, c'est ça... Enfin bref. Je vais pas m'étaler là-dessus. En tout cas ça fait plaisir, tous ces petits couples qui se forment. Ya plus de saison, Madame, tout fout le camp! C'est vrai, quoi, on se croirait au printemps... Et comme dit Lafesse, pourvu que ça dure!

- Hier soir, fête de la bière à la Grand-Place. Au menu: une Malheur 6, deux Val-Dieu brunes, une Triple Karmeliet, et puis une bonne pils. Pas énorme, il est vrai, mais pour mes tissus sanguins c'est bien assez pour activer la cinquième vitesse du papotage. Idéal pour dégoter quelques confidences intimes (cfr. ci-dessus), aussi.


- Le Standard de Liège est en forme. http://www.youtube.com/watch?v=AMtze6U95UM&mode=related&search

- Ca y est, j'ai réservé ma place pour le concert des Arcade Fire, ce 2 novembre à Forest-National. Après la terrible déception du mois d'avril (annulation du concert aux Halles de Schaerbeek pour cause de sinusite du chanteur... mes couilles, oui) et l'impasse du Pukkelpop, ça se concrétise enfin: je vais les voir sur scène, et je suis chaud bouillant, comme tous les Bruxellois frustrés du printemps. Leurs albums sont de vraies splendeurs, et la puissance lyrique de leurs chansons de demandent qu'à être offertes sur scène. Les concerts des canadiens jouissent d'autant plus d'une réputation phénoménale. Bon, c'est un peu chérot (31 euros), et Forest n'est pas la meilleure salle de Bruxelles acoustiquement (l'AB aurait été idéal), mais ce serait dommage de rater ça. Fans, n'hésitez plus.

- BACK TO HELL: Demain, retour au boulot. Curieux de voir comment mon boss s'en est sorti. La semaine avant de partir j'ai encore dû lui dire comment on faisait pour faire un copier/coller. Essayez un peu de dire "Pomme C pomme V" à votre supérieur-celui-qui-décide-de-te-virer-ou-pas sans ricaner... Bon, d'ici la fin du mois je demande une augmentation. Engueulez-moi si c'est pas fait.

Baptême

Ca y est. "Votre blog a été créé. Maintenant, postez des messages." Ou quelque chose dans le genre. Ca y est. J'ai l'air malin, maintenant. J'ignore encore pourquoi j'ai décidé de créer un blog... Autrement dit, j'ignore encore à quoi il servira, j'ai pas la moindre idée de ce que je vais bien pouvoir raconter.

- Pas envie d'étaler ma vie privée: bien que ma vie sentimentale complètement naze soit une vraie saga qui déchaîne les passions chez certains de mes potes, je préfère la réserver aux confidences autour de quelques verres de bière.

- J'ai pas de petits dessins à montrer: je ne dessine pas assez bien, ou plutôt, je ne dessine plus. Je ne fais pas non plus de musique. En tout cas, j'enregistre rien puisque je ne sais pas composer.

- Je fais pas le tour de la terre en trotinnette ou à rollers pendant trois ans.

Bon... Il me reste quoi...? Ah oui: mes goûts et mes humeurs. Voilà, c'est réglé. Les goûts et les humeurs, tout le monde en a, tout le temps. On n'en vient jamais à bout. Ca me fait une bonne source de contenu! Pas d'excuses, donc, je devrai poster des messages. A condition d'avoir l'envie.

Reste un problème: tout ça n'intéresse que moi.

Bref, ça s'annonce passionnant.

A.