La soirée m'a coûté cher (la place au Kinepolis dons hors-abonnement UGC + le taxi du retour car j'ai raté le dernier métro, supeeer), mais elle en valait la peine. Le film sort évidemment dans les salles classiques en 2D, mais si vous voulez vraiment le voir, optez pour la 3D. Beowulf a été pensé en 3D et il FAUT le voir tel quel pour l'apprécier à sa juste valeur. La "mise en scène" virtuelle s'amuse avec les profondeurs, les champs, les mouvements de "caméra" impossibles, les objets pointus... Le spectacle, dans le sens le plus forain du terme, est un vrai plaisir. Quant à la "performance capture", même si j'étais conquis par Monster House ou par l'usage qu'en a fait Peter Jackson, j'avais peur... Mais ça va. Ces images de synthèse atteingent par moments une qualité inouïe... Je pense à certains rendus des visages (Hopkins!), à certains effets de lumière, au génial démon Grendel (absolument répugnant), aux reflets dans l'eau ou dans les boucliers, au corps d'Angelina Jolie (ne manque que les tétons...). C'est assez stupéfiant. Reste néanmoins les limites de cette technologie: des traitements inégaux (certains personnages font effectivement Shrek 3, et d'autres approximations dans les mouvements...), et un "manque de vie" (et par conséquent d'émotion) généralisé: il y a plus de vie dans du Pixar, comme il y a plus de vie dans un Gaston que dans les Tendres Banlieues de Tito. Mais l'objet, par définition hybride, monstrueux et "en transition", fonctionne quand même. Si bien, en fait, que je me dis que la 3D devrait être réservée au performance capture, ou du moins à l'image de synthèse (Ratatouille en 3D doit être jouissif). L'avenir nous dira comment tout ça va évoluer.
Quant au film lui-même, outre ses qualités spectaculaires, il est plutôt pas mal. La simplicité de l'histoire est un atout, et les liens établis avec la création d'un mythe, d'une légende, d'une chanson, donnent une profondeur bienvenue. Le scénario est donc correct, le rythme itou, la musique sympa... Bon, je suis moins friand de la testostérone sine qua non du héros (les rugissements de Ray Winstone, ça va cinq minutes) et d'autres passages moins emballants - certes déjà oubliés. Le quota action est rempli (le combat contre le dragon est à se décrocher la mâchoire) et la fin est très bonne.* Bref, du pur entertainment. (Chanson pourrave au générique de fin incluse.)
*Décidément j'adore les fins "à regards" et 2007 fait plaisir à ce niveau-là (Zodiac, 4 mois 3 jours et 2 jours, L'Assassinat de Jesse James...).