Quelques films:
- Un prophète, de Jacques Audiard.
C'est idiot, j'espérais et j'attendais le premier quatre étoiles de l'année. On se contentera de trois grosses, mais je ne peux nier la légère déception - tout relative d'ailleurs, car Audiard livre une fois de plus un film très marquant.
Durant 2h30, longueur très bienvenue vu le sujet, on suit le parcours de Malik, analphabète et sans attaches, qui vient de s'écoper 6 ans à purger en prison. C'est là qu'au prix d'une épreuve sanglante (scène choc) il gagnera la confiance du clan des Corses, mené par le Parrain de la prison, César (Niels Arestrup, toujours aussi charismatique). Le gamin apprend vite, se fait ses dents, monte ses magouilles, crée son réseau, prend le pouvoir petit à petit... Et voilà que naît sous nos yeux un authentique criminel. Et un acteur exceptionnel: la performance de Tahar Rahim est phénoménale de subtilité et de retenue. Ce Malik, on n'arrive pas à le détester. Il fait des choses ignobles, mais on est avec lui. On vibre par lui, avec lui et en lui.
Le travail de scénario, qui détourne les clichés du genre (le film carcéral), décrit très efficacement la lente évolution du protagoniste. La mise en scène s'adapte bien aux espaces et aux tensions du milieu carcéral, les dialogues sont précieux, les cordes d'Alexandre Desplat arrosent bien tout ça comme il faut... Beaucoup de scènes nous restet en tête après la projection, dont ce dernier quart d'heure, tendu comme un string. Personnellement c'est peut-être un film moins attachant et moins émouvant (plus âpre en tout cas) que Sur mes lèvres ou De battre mon coeur s'est arrêté, mais c'est vraiment la grande classe. C'est un grand film. Jacques Audiard enchaîne donc tranquillement les films solides et je crois encore au futur chef-d'oeuvre qui mettra tout le monde d'accord.
- Partir, de Catherine Corsini.
Voilà un film qu'il est facile de rejeter car il a de belles allures d'un téléfilm de luxe. Un drame caricatural axé sur un triangle amoureux qui déchaîne passions, jalousies et gros problèmes: La bourgeoise qui a oublié d'être autonome, qui est mariée à un gros gros con (et méchaaant), et qui tombe complètement raide dingue d'un ouvrier charal mais sans le sou et en galère. Ca finit super mal.
Les personnages sont déjà vus, les décors cheapos et la mise en scène inégale (et pour la musique c'est du juke-box Georges Delerue), mais curieusement, on s'accroche, et le film fonctionne. Voilà un film sincère qui raconte une histoire simple et finalement émouvante, qui fonctionne essentiellement grâce au trio d'acteurs, excellents. Kristin Scott Thomas déchire pas mal. Donc malgré les réserves (ah oui, les ados sont horriblement mauvais, aussi), j'ai regardé ça avec plaisir et, mine de rien, j'en suis sorti assez remué.
- Le Pressentiment, de et avec Jean-Pierre Darroussin.
Et pour Jean-Pierre Darroussin. Sa gueule, sa voix, sa diction. Pour le reste, ça se laisse regarder. En DVD.
A regarder la vidéo de la faute brutale de Witsel, je suis doublement dégoûté:
1) ce pied qui ballotte...
2) Witsel ne joue PAS le ballon et saute le deux pieds en avant. Mais pas assez couché pour un tackle. Si c'est pas volontaire, c'est particulièrement maladroit. Je me demande qui des deux aura la carrière la plus gâchée...