Ah, j’oubliais : mes excuses à mon fidèle lectorat pour ce silence radio… Trois semaines d’empoussièrement, c’est pas bon pour un blog. D’autant plus que je ne vous ai pas encore parlé d’un événement qui m’occupe depuis bientôt trois mois, et que le jour J approcha à grand pas… !
Dans une douzaine de jours à peine (OH MY GOD), je serai sur les planches… Sur la liste des choses que j’ai toujours voulu faire et que je n’avais jamais faites, faire du théâtre trônait régulièrement en première place. Mais depuis janvier, je peux l’effacer de la liste, car j’ai décroché mon premier rôle... A la question (que je déteste) “Quoi de neuf?”, c’est principalement ça que je raconte. Petite remise en contexte. Créée en 1993, l’asbl “Renaissance”, s’est longuement battue pour arriver à construire un centre subventionné pour handicapés-moteur adultes. Le centre, situé à Braine-L’Alleud, a ouvert ses portes il y a 5 ans. Il offre à des résidents (une vingtaine à ce jour) un encadrement leur permettant de poursuivre un projet de vie personnel, qui améliorera leur qualité de vie et favorisera leur insertion sociale. Pour fêter les 5 ans du centre, une grande soirée-spectacle est organisée au profit de l'asbl. L’une des fondatrices de ses fondatrices étant la mère d’un bon ami, il n’a fallu que d’un coup de fil ou deux (et un redoutable flair de manager de stars et de découvreur de talents) pour je sois embarqué dans l’aventure. « Le Voyage de Monsieur Perrichon » est un vaudeville d’Eugène Labiche, écrit au milieu du IXXème sciècle. Monsieur Perrichon, un petit bourgeois suffisant et caractériel, part en voyage avec sa femme et sa fille, la belle Henriette. Deux prétendants lui courent derrière : Daniel et Armand (moi c’est Armand). C’est un vaudeville fort plaisant, parfois hilarant, qui nous parle de simplement d’honnêteté et de gratitude. Nous sommes à 10 jours de la première (pour les sponsors – la deuxième représentation étant pour le public) et le trouillomètre commence à grimper. Certains (je ne citerai personne) ne connaissent pas encore leur texte, d’autres partent en vacances, plein de déplacement sont encore imprécis, s’enfiler un acte sans s’arrêter tient lieu de l’exploit, rien n’est prêt niveau décors, accessoires et sono… Bref, TOUT VA BIEN. C’est la panique, mais il paraît que c’est normal. Toutes ces choses se mettent en place dans les derniers jours, paroles d’expérimentés en la matière. Et je n’en doute pas… Nos metteurs en scène sont doués, la troupe est motivée… On veut cartonner et on cartonnera ! Pour ma part, je découvre avec grand plaisir « Le môôônde du théâââtre », son fonctionnement, sa psychologie. Apprendre son texte est une chose aisée. Le jouer, c’est une autre affaire… Et c’est passionnant ! Il y a quelque chose de très excitant d’intégrer les directives du metteur en scène et de se rapprocher, au fil des répétitions, du jeu « vrai ». Pas à pas, ne plus réciter son texte mais le jouer, ne plus être spectateur de soi mais acteur de l’autre (ne plus être soi mais le personnage), ne plus jouer comme au cinéma mais comme au théâtre. Bosser le plus possible afin que le jour J, on vive chaque scène comme si c’était la première fois (après l’avoir répétée 100 fois..).
J’ai hâte d’y être. Petit compte rendu en ces pages après le spectacle...
Nous jouerons ici:
lundi 31 mars 2008
samedi 29 mars 2008
Teardrop
Elbow est un groupe extraordinaire. Leur quatrième album (« The Seldom Seen Kid »), sorti ces jours-ci, ne déçoit pas (ce qui est déjà beaucoup) et s’inscrit dans la parfaite lignée du chemin déjà parcouru (trois albums splendides). Avoir « son propre son » me semble être la moindre des choses pour tout bon groupe qui se respecte. Mais Elbow a su acquérir ce luxe de paraître unique sur la planète rock. Pour cela, je les aime. Mais avant tout j’aime leur musique. A entendre ces harmonies, ces mélodies et ces arrangements, on sent que chaque titre a été pensé et repensé, que chaque membre y a ajouté son grain de sel. Qu’elles soient intimistes ou grandioses, toutes les chansons, y compris celles qu’on préfère moins, ont quelque chose à nous dire. Elles ont une certaine originalité qui intéresse l’oreille, elles appellent à plusieurs écoutes… Et je suis fou de la voix de Guy Garvey.
A ce propos, je tenais à souligner que pour moi, la voix du chanteur d’un groupe est primordiale. Essayez d’imaginer Radiohead sans la voix de Thom Yorke, Pearl Jam sans celle de Eddie Vedder, les Doors sans Jim Morrison, Nirvana sans Kurt Cobain, Texas sans Sharleen Spiteri… Il m’est arrivé de « bloquer » sur un groupe uniquement à cause de la voix du chanteur (Cocorosie, par exemple). Depuis le départ de Craig Walker, je n’ai pas suivi ce qu’a fait le groupe Archive.
Mais revenons à Elbow, avec cette magnifique reprise de Teardrop de Massive Attack (dont la vidéo reprend les images du clip original).
jeudi 6 mars 2008
A man called E
Mardi soir, une soirée que j’attendais depuis de longues années: An evening with the Eels. Car depuis la première heure (le tube “Novocaine for the Soul”) jusqu’à aujourd’hui (sortie d’un double disque de B-sides et d’inédits), je suis fan de cette musique simple, mélodieuse, profonde, sensible. Beaucoup de non-fans l’ignorent encore, mais EELS n’est pas un groupe mais avant tout un mec, tout seul, qu’on appelle E (Mark Oliver Everett de son vrai nom). Un auteur/compositeur/interprète/musicien de génie, qui au gré de ses albums s’est entouré d’amis musiciens ou producteurs... Il en va de même sur scène: chacune de ses tournées offre une configuration musicale différente, permettant à chaque chanson, sans exception, d’être revisitée, “réinterprétée”. Ici au Cirque Royal, il était accompagné d’un multi-intrumentiste surnommé “The Chet”, qui alterne guitare, batterie, claviers, pedal steel ou scie musicale avec une facilité déconcertante. E gratouillait soit sa guitare électrique, soit son piano droit. A deux, ils ont parcouru l’ensemble de la carrière de Eels, de “Beautiful Freak” (en 1996) à “Blinking Lights and Other Revelations” (en 2005), en passant par divers inédits ou autres notes d’humour partagées avec la salle, pleine à craquer. Tantôt énergique, tantôt mélancolique, la setlist est généreuse mais trop courte, forcément trop courte (90 minutes rappels compris). Mais le concert était magnifique. Petit aperçu du bonheur avec une petite vidéo de votre serviteur: la fin d’un “Flyswatter” endiablé, puis le début du sublime “Bus Stop Boxer”.
dimanche 2 mars 2008
Au Nord...
C’était peu après la mort de Pierre Bachelet. Tandis que les joueurs du RC Lens se recueillent, la horde de supporters entonne "Les Corons", tube–hommage aux gens du Nord. Cette image, cet instant d’émotion à te hérisser le poils de nuque, Dany Boon l’a reprise dans son film-hommage au Nord, le très sympathique Bienvenue chez les Ch’tis. Et nous sommes effectivement les bienvenus : si la météo de banquise s’avère légendaire (du moins pour les gens du Sud) la chaleur humaine de ces gens-là est bien réelle. Dany Boon les connaît bien (il en est un) et leur dédie tout un film. Leur fameux accent, leurs baraques à frites, leurs fêtes populaires, leurs spécialités locales, leur bibine qui réchauffe le corps, leur accueil qui réchauffe le coeur,… A travers un scénario timbre-poste prévisible parce que déjà vu (l’insertion du héros normal dans un environnement qui lui est totalement étranger), Dany Boon dresse à coups de gags sympatoches l’attachant portrait des Ch’tis, sorte de voisins Français des Wallons. (attention, ce film peut provoquer une violente envie de frites). Une comédie populaire sans gras ni méchanceté, c’est déjà appréciable. Ca casse pas trois pattes à un canard, et c’est pas outrageusement drôle, mais on passe un bon moment, entre (sou)rire et émotion. Car quand on va dans le Nord, nous dit le film, on pleure deux fois : une fois quand on arrive, une fois quand on repart. Le "merci" final fera pointer les larmes au balcon.
Ces Ch’tis récoltent actuellement un succès hallucinant (meilleur démarrage de tous les temps en France), et finira sans doute par pouvoir se vanter de battre d’autres Gaulois plus moustachus et bien plus lourdauds. La comédie populaire de l’année n’est donc pas celle qu’on attendait.
Sorti la même semaine, le nouveau film de Cédric Klapisch croque le portrait romantico-dépressif d’une dizaine de Parisiens en mal d’affection. Un danseur malade dont s’occupe sa sœur célibataire, un vendeur de légumes et ses collègues bourrus, un historien amoureux d’une de ces étudiantes… Délaissant les mésaventures romantico-comiques de Xavier (L’Auberge Espagnole et Les Poupées Russes), Klapisch prend un air plus grave s’essaie au grand film choral. Si le scénario de Paris a la bonne idée de ne pas à lier obligatoirement tous les personnages entre eux par quelconque incident dramatique, il échoue aussi dans sa recherche d’universalité. Ce sentiment d’inaboutissement est rattrapé par un casting quatre étoiles : Duris, Binoche, Luchini, Viard, Cluzet, Dupontel… Tous sont excellents. Mais seuls certains personnages touchent vraiment, et particulièrement le duo frère-sœur incarné par Romain Duris, parfait une fois de plus, et Juliette Binoche, plus belle que jamais. C’est à eux que l’on doit les plus belles scènes, comme ce bouleversant "merci" final (*connexion avec les Ch’tis suscités trop flagrante pour ne pas l’évoquer*).
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