Je me dépêche un peu de voir quelques films à voir avant de partir en vacances (Maroc J-5)... Après le rush films français, trois films américains.
- W. C’est marrant de voir ça la veille de l’élection d’Obama. Oliver Stone, je connais pas des masses, j’ai pas tout vu (le DVD des Doors m’attend.. *J’ai peur*). De ce que j’ai vu il y a de l’excellent (Platoon, et surtout JFK), du pas trop mal (Any Given Sunday) et du très mauvais (World Trade Center). Après ce dernier, une soupe pompièro-guimauve, j’étais curieux de voir ce qu’il ferait de sa bio de George W. Bush. Bio sélective, bien sûr: l’idée était non pas de faire le bilan de son désastreux mandat, mais de raconter comment ce gusse a pu finir Président des Etats-Unis, via quelques morceaux choisis de sa jeunesse, ses frasques, ses conflits avec son père, sa foi, son parcours...
Avec des ellipses bien senties, le récit évite pas mal de pièges (aucune image du 11/09 ou de son élection, par exemple), et c’est assez intéressant à suivre. La mise en scène est pas terrible, mais il y a quelques bonnes scènes. Le casting, solide, aide à maintenir l’intérêt. Josh Brolin, épatant, est très bien entouré (mon pote James Cromwell, Richard Dreyfus, Toby Jones..). Pourtant, le film laisse perplexe. A l'issue de la projection, on constate que l’encéphalogramme est resté à plat. Le film paraît vide, ou pire: vain. Pour un film sur Bush, c’est un dommage... Trop léger? Trop gentil? Trop tôt? Peut-être. C’est juste très moyen, et (pour faire une comparaison rapide et facile) ça n’arrive pas à la cheville d’un The Queen.
- Tropic Thunder. Le chef op' c’est John Toll (La Ligne Rouge, Braveheart, Gone Baby Gone) mais c’est un film de Ben Stiller. Je n'avais vu aucun de ses films (Zoolander, Disjoncté) mais l'acteur me fait marrer, et même bruyamment dans Mes beaux-parents et moi ou Au Nom d'Anna. Tropic Thunder, où des acteurs qui pensent tourner un film de guerre se retrouvent embarquer dans une "vraie guerre" (je simplifie), se veut un hommage aux acteurs d’Hollywood. Stiller fait la grosse star de blockbuster, Downey Jr l'acteur de composition extrême, Jack Black le comique lourdaud. Tous trois sont en grande foforme et sautent à pieds joints dans le délire. Stiller est la meilleure parodie de Tom Cruise du monde, Downey Jr déchire, Jack Black est un peu sous-exploité mais m'a bien fait rire quand même (quand il est attaché à l'arbre, j'en pouvais plus). Les seconds couteaux (Jay Baruchel e.a.) sont très bons. Le *special guest* est complètement possédé, c'est rigolo. Et donc oui, on se marre bien... Certaines répliques sont à périr de rire, certains passages sont à se pisser dessus (les fausses bandes-annonces du début, "Simple Jack",..). L'humour "même pas peur" fonctionne plutôt bien sur moi. Le problème c’est que c’est drôle par fulgurances – il manque un vrai génie comique, une vraie mécanique irrésistible en permanence. “L’intrigue”, trop faible, sert avant tout de prétexte - en gros on n’y croit pas une seconde. Du coup, difficile de s'empêcher de trouver ça assez lourdingue par moments. Certains délires débiles passent, d'autres sont gavants. Mais bon, ça va cartonner aux prochains MTV Movie Awards.
- Changeling, le dernier Clint Eastwood qui n’a pas eu la Palme d’Or. Un film de Clint reste toujours une sortie importante. Le dyptique Iwo Jima avait moyennement marché sur moi, donc je suis content d’avoir beaucoup aimé celui-ci. Anjelina Jolie (remarquable) joue une mère dont le fils s’est fait enlevé. Quand la police le retrouve quelques mois plus tard, elle ne le reconnaît pas. Ce n’est pas son fils. S’engagera alors une lutte douloureuse envers les pouvoirs publics corrompus qui provoquera bien du remous...
Cette terrible histoire - vraie - méritaient d'être racontée et, Dieu merci, Clint adore raconter des histoires. Et il le fait bien. Clint, c'est une main de fer dans un gant de velours: le tact et la dignité, la puissance en douceur, l’intelligence émotionnelle, l’efficacité retenue du drame. C'est très noir, archi révoltant (on bouillonne littéralement face à ce ramassis d'injustices et de corruption), et franchement bouleversant par moments. On en sort assez terrassé. Le seul bémol majeur, dirais-je, de cet Echange, c'est son "trop-plein", son côté surchargé, notamment sur la fin. Dans le dernier quart d'heure, on a droit étonnamment à quelques scènes assez lourdes dont, je pense, on se serait bien passé. Pour une histoire déjà bien remplie de drames, c’est un peu dommage. Pour le reste, c’est évidemment la toute grande classe. Soulignons bien sûr la direction d'acteurs, une fois de plus prodigieuse.
2 commentaires:
Tiens, je regarderai bien les Doors avec toi...
Toujours voulu le voir celui là...
Ah zut, je viens de me le faire ce soir! (et c'est pas mal. Val Kilmer est impressionnant.)
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