lundi 3 novembre 2008

We are family

- Le 1er Novembre, c'est la réunion de famille annuelle. Non pas les "proches", mais bien tous ces cousins lointains que tu ne vois qu’une fois (ou deux) par an. Dans la voiture en route vers le cimetière, la ludique tradition est de se repasser en revue les différentes branches de l’arbre généalogique, si possible avec visages sur les noms, histoire de pouvoir dire le bon prénom au moment de dire bonjour. Mais il y aura toujours ce(tte) cousin(e) que t’avais totalement oublié... Heureusement, il/elle ne se souviendra pas de ton prénom non plus - on est quitte. A la messe, le prêtre fit mauvaise impression avec ses somnolentes béatitudes, sans aucune originalité et d’un prêchi-prêcha limite irritant. Heureusement, la jolie chorale nous maintenait éveillés. Elle le payait pas de mine (une quinzaine de voix, pas plus), mais elle a su nous donner des frissons. Mention au gospel lors de la communion. Lors de ces réunions de famille où tu te sens à la fois intégré et étranger, il est très facile de se mettre, entre deux conversations, dans une position de simple observateur. Apparaît ainsi un vrai florilège de personnages, dont tu te demandes s’ils sont récurrents à toutes les autres familles. Il y a aussi ribambelle de gosses... tu ne sais même pas à qui ils sont ni comment ils s’appellent. Le vieil oncle qui te demande si t’es encore aux études *non ça fait trois ans*. La tante qui a la voix de Jeanne Moreau. Le patriarche qui te broie la main en te saluant et qui sent la pipe. Le maniaco-dépressif qui sort de l’hosto et qui a trouvé Dieu. Le maniaco-dépressif qui a trouvé une copine. Le couple de cousins sympa. Le plaqué qui a tout perdu mais qui est aujourd’hui heureux. La veuve qui est sympa avec tout le monde. La mère de quatre enfants – et toi tu croyais qu’elle en avait deux. Le gros qui a fondu de 15 kilos en un an. Celui qui a pris 15 ans depuis l'an dernier. Ceux que tu n'avais jamais vu avant. La doyenne de la journée à qui personne ne vient parler. Celui qui semble s’être désigné “responsable cubi de rouge”. Le jeunes parents avec leur Maxi-Cosy flambant neuf *oh il y a un bébé dedans*. Le fraîchement marié, avec sa moitié. Celui qui est venu à vélo de chez lui. Celle qui est juste trop jeunes pour s’insérer dans les conversations et juste trop âgée pour s’amuser avec les petits. Celle avec que tu évites volontairement mais en toute discrétion. Les éternels absents. Ceux qui sont là chaque année. Ceux qui ne viendront plus. La grisaille pluvieuse, elle, était bien là. Ca m’a donné envie de commencer un nouveau scénario.

- La suite du week-end fut recentré sur la famille cellulaire. C’était un bonheur de se retrouver, ça faisait un petit temps. Petits plaisirs: la fraîcheur de ses chaussures après avoir porté des pantoufles toute la journée. En balade, devoir ralentir sa démarche pour attendre le petit bout de chou. Le croissant tiède après la grasse matinée. L’odeur des tomates farcies à midi. Parcourir le journal du week-end, sans se presser. La fierté d’avoir fendu une cinquantaine de bûches au burin et à la masse (ouais comme Buddy Longway ouais). Battre sa mère ET sa soeur au Scrabble.

- J’ai vu un très bon film, aussi: Gallipoli de Peter Weir (mais si, celui qui a fait Le Cercle des Poètes Disparus, The Truman Show, Master and Commander – excusez du peu). Plus j’explore sa filmo, plus je l’admire, énormément. Sa sensibilité de cinéaste, qui mêle lyrisme des images et profondeur humaine, mais surtout son talent de raconteur d'histoire. Celle-ci, qui date de sa période australienne, est d'une puissance terrible. Gallipoli retrace une amitié sur fond historique: la participation des Australiens durant la Première Guerre Mondiale, et plus particulièrement la désastreuse bataille qui eut lieu à Gallipoli, en Turquie. Le film, parfaitement construit, laisse une impression de claque, grâce à cette fin, et plus précisément ce dernier plan figé, inoubliable. 106 minutes construites rien que pour cette 107ème, ça te transperce... Gorge nouée garantie. Drame superbe, le film est également un vrai document sur l’histoire de l’Australie. Il est montré dans les écoles et tout et tout. A voir!

Peter Weir:

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