J'ai lu:
L'Ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon. Ce n'est qu'en septembre dernier que j'ai entendu parler de ce roman, dernier coup de (au) coeur de Sophie, mangeuse et vendeuse de livres. Cette dernière a fini par me l'offrir. Ayant tourné la dernière page ce matin-même, je ne peux que m'empresser de la remercier de tout coeur: ce roman est extraordinaire. J'ai vite compris l'enthousiasme de mon amie pour cette histoire envahie de passions. Celles, dévorantes, qui enflamment nos sens et nos sentiments, mais aussi celle des livres, des histoires. Ces histoires que les livres racontent, ces histoires que l'on raconte sur les livres... Zafon, de sa plume pleine de verve et de truculence, nous embarque dans un foisonnant récit plein de rebondissements trépidants, qui mèle la vie des multiples personnages à la littérature. La Barcelone de l'après-guerre sert de décor à un véritable labyrinthe de mystères obscurs, de secrets terribles, de mémoires enfouies, de destins entremèlés... Roman historico-romanesque, L'Ombre du vent oscille entre franche comédie et sombre drame, et flirte délicieusement avec le thriller, aux frontières du réel. Le coeur palpite de bout en bout. Une histoire inoubliable qui se dévore, à mettre entre toutes les mains.
*Quel beau film ça fera.*
J'ai vu:
Coco avant Chanel, d'Anne Fontaine. L'exercice de la "semi-bio" (le titre dit bien de quoi il s'agit) s'avère réussi grâce à un scénario très correct, sans gras ou autres pleurnicheuseries, qui évoque les années de cette femme "qui incarna la femme moderne avant de l'inventer". Dieu merci, tout le travail des costumes est solide, et c'est plaisant de voir comment le costume prend de plus en plus d'importance dans le récit, mais aussi à l'image. Anne Fontaine a vraiment bien su faire passer ça. Si l'évolution du personnage est réussie, c'est aussi grâce, bien sûr, à Audrey Tautou, simplement idéale pour ce rôle. Elle est parfaite, et ça fait vraiment plaisir de la voir atteindre cette maturité de jeu, que j'avais déjà pu apprécier dans Ensemble, c'est tout. Les seconds rôles s'en sortent bien, surtout Poelvoorde, très crédible et même touchant. De plus, le film ne manque pas de classe (jolie photo, belle musique d'Alexandre Desplat en mode "B-side Button"). Je ne me suis pas enroulé les bras autour du cou (il y a quelques coups de mou), mais voilà, c'est pour moi une réussite qui mérite le détour.
Soeur Sourire, de Stijn Coninx. Du destin tragique de Jeaninne Deckers, je me suis toujours dit qu'on en ferait un excellent film, même bien avant qu'on ne parle du projet d'adaptation cinématographique, il y a environ 8 ans. Puisque le résultat n'est pas à la hauteur de l'attente, je dois bien avouer ma déception. Aujourd’hui le film existe, mais à défaut d’être excellent, il est juste honnête. Le problème, c’est que le drame (et donc particulièrement la deuxième partie) ne fonctionne pas très bien. Coninx y va avec des pincettes et préfère l'évocation à la confrontation. Il semble parfois s'être concentré davantage sur les décors que sur son scénario, peu nuancé et bizarrement équilibré. L'histoire se suit pourtant avec un intérêt constant car le personnage reste fort, et il y a vraiment de beaux moments ici et là, des moments justes, émouvants. Quant à Cécile de France, elle s’en sort vraiment bien avec un jeu mature, maîtrisé. Chapeau... D’autant plus que le reste du cast est pour le moins inégal. Au couvent, ça va (mention à cette drôle d’actrice qui fait aussi coucou dans le dernier OSS 117), mais en famille, on y voit Jan Decleir qui monolithise, Sandrine Blancke qui déçoit et il y a *horreur* Marie Kremer, que je pourrais bien noyer dans de l’acier en fusion. Je ne supporte pas son visage, son jeu effroyablement mauvais, sa capacité incroyable à gâcher toutes les scènes où elle apparaît. Dans Saint-Jacques, La Mecque, le film était de toute façon mauvais, dans Le Couperet, Quand j'étais chanteur et Caché, elle n'avait que de tous petits rôles, mais ici, on la voit beaucoup, avec des scènes de larmes et tout et tout... Rude. Je ne comprends PAS comment cette fille a percé, qu'est-ce qui fait que son destin l'ait menée à être engagée dans des films. Bref. Pour en revenir au film, j’ai ma foi bien aimé, mais quand je pense au splendide "Rise & Fall" que nous aurions pu avoir, je trouve ça fort dommage.
The Boat That Rocked, de Richard Curtis. Blâmons tout d'abord le titre VF, qui nous prend pour des débiles: Good Morning England. J'ai déjà évoqué la tristesse des titres VF traduits ici, je vous épargnerai un nouvel élan de mépris pour ces gens qui sont payés pour ça. Bref. A l'époque de Love Actually, une indigestion de Noël, je m'étais déjà inquiété des nouvelles créations de Richard Curtis, scénariste de l'excellent Quatre Mariages et un enterrement et de l'excellentissime Notting Hill. Cette fois, l'Anglais a délaissé sa veine romantique pour s'intéresser à un sujet plus funky: durant l'explosion du rock 'n roll des sixties, la lutte des radios pirates contre la BBC qui se bornait à ne diffuser que max. 45 min. de musique pop par jour. La radio du film est un gros bateau de pêche ancré en Mer du Nord, où une douzaine de DJ's déjantés diffusent du rock 24h/24. Alors oui, c'est rempli à ras-bord de bonne musique (la BO doit pas être triste), mais l'ennui (car c'en est un, et un gros!), c'est qu'il n'y a pas d'histoire... Si l’intention du film était de redonner au spectateur l’envie d’aller cambrioler tous les vinyles de son père, c’est réussi. Mais pour le reste, c'est raté. C'est pas drôle (je crois avoir (vraiment) ri une seule fois sur les 2h15), poussif, mal rythmé, mal monté, mal filmé et, par dessus tout, iiiiiinterminaaaaaable... Pas vraiment de quoi se rattraper côté casting: la bande de joyeux lurons est inégale. Philip Seymour Hoffmann est comme d'hab' impeccable, le gros Nick Frost c’est toujours un plaisir, mais Rhys Ifans est décevant, le jeunot est un affreux miscast (et un personnage désastreusement nul), Kenneth Branagh fait pitié et j’ai été horripilé par la distanciation teeeeellement coooool de Bill Nighy, que d’habitude j’aime bien. Non, vraiment, c’était une séance pénible. Pour un film "rock ‘n roll", je trouve ça limite scandaleux.
*Hmmm, j'aurais dû aller à la Fête de l'Iris.*
J'ai vu:
Ma tête dans le miroir, 5 cm de cheveux en moins. Le premier jour, il faut encaisser le choc. Mais c'est toujours un plaisir de revoir ce bon vieux Léon, mon gentil coiffeur-motard-à-domicile. Il y a toujours un morceau de sa vie - étonnante - qu'il ne m'a pas encore raconté. Et ça y est, on est maintenant friends sur Facebook.
J'ai bu:
A la santé de Barth et Auri, mariés devant l'Etat. Le 22 août ça sera devant Dieu, et ça va chier!! Longue vie à eux.
2 commentaires:
Coucou Arnaud,
Comment ça va?
Juste un p'tit message à l'attention des lecteurs de tes critiques : moi j'ai A-DO-RE "The boat that rocked"! C'est pas toujours très relevé, ok, mais so british! Et effectivement, la BO est solide. L'absence de suspense ne m'a pas dérangée... le fil conducteur n'y est qu'un prétexte à mes yeux. Quelle musique, quels dialogues, quels acteurs :)
Voilà, le débat est ouvert!
Bisous, et à bientôt j'espère,
D
Au prix auquel sont les places aujourd'hui, je suis bien content que t'aies aimé!
Merci pour le com et la tentative de débat! :-D
Enregistrer un commentaire