Ca y est, la chaudière est remplacée. A nous l'eau chaude et le chauffage! C'est qu'il neige à foison, dehors. Longtemps qu'on n'avait plus eu d'hiver aussi froid, aussi blanc.
- Mr Nobody *, de Jaco Van Dormael.
Presque 14 ans que nous l’attendions ! Malheureusement, le résultat n'est pas à la hauteur de l'attente. J'en suis sorti très partagé. Pourtant, c’est du pur Van Dormael. C'est bien connu, les vrais cinéastes refont toujours le même film. Le thème exploré (de la difficulté de faire un choix dans la vie et des éventuelles vies qui auraient pu en découler) était déjà présent dans son magnifique court métrage E pericoloso sporgesi (où l’on voyait déjà ce qui pouvait arriver à un enfant selon qu’il attrapait ou non un train). Toto était d’ailleurs lui-même persuadé d’avoir vécu la vie d’un autre et non pas celle qu’il aurait dû avoir. Dans Le Huitième Jour, la vie de "mon copain Harry" aurait-elle changé s’il n’avait pas choisi de s’occuper de Georges ? Bref, nous sommes en terrain connu. Idem pour l’esthétique : c’est Toto le Héros, mais avec dix fois plus de moyens. C’est d’ailleurs le film belge le plus cher de l’Histoire. Et pas de doute : tout l’argent est à l’écran. Casting international, tournage aux quatre coins du monde, effets spéciaux…
Décidé d'aller le plus loin possible dans cette idée des "vies qu'on aurait pu vivre si...", Van Dormael signe ici un pur film "dont vous êtes le héros".
Nemo Nobody a 120 ans, il est le dernier mortel d’un monde d’immortels. Un journaliste l’interroge sur sa vie. Nemo nous entraîne alors dans un labyrinthe de souvenirs… Un seul est avéré : un jour, le petit Nemo a dû choisir : suivre Papa ou Maman ?
La suite, on comprend d’emblée qu’on ne la connaîtra jamais. De toutes les arborescences de vies imaginées à partir de ce choix, aucune n’est vraie, aucune n’est fausse : toutes les possibilités sont bonnes à suivre. Le message, vite acquis par le spectateur, est néanmoins martelé vers la fin : il n’y a pas de bon ou de mauvais choix – chaque vie vaut d’être vécue. Le titre pour les journalistes est déjà tout trouvé : "Le Monde de Nemo" ou, mieux encore : "Finding Nemo".
Par un brillant travail de montage, Jaco Van Dormael nous mène donc en bateau dans un magma d’images rêvées, et s’appuie fortement sur son alibi de conte et de réalités fantasmées pour adopter une esthétique très léchée, pleine d’effets visuels, de ralentis, de répétitions… Un côté souvent très PUB qui en rebutera plus d’un, mais je trouve que vu le sujet, ça passe. Et Jaco n'est pas un manche de la caméra.
Sous cette avalanche d’images et de vignettes, il est difficile d’adhérer à tout. Le film s'encombre d'une partie "futuriste" aussi ringarde qu'inutile au récit (interdit de ricaner), de même qu'un trop plein d'interrogations métaphysiques ou philosophiques dont l'histoire n'avait, je trouve, vraiment pas besoin. Dommage, aussi, que Van Dormael, malgré une belle idée qui lui permet de s'aventurer dans une foule de petits "moments de la vie", n’arrive pas à éviter certains clichés, poncifs et caricatures (jusque dans la BO). Du côté des acteurs, c'est inégal aussi. Pauvre Sarah Polley, mal servie par un rôle ingrat... Tant de petites choses crispantes qui achèvent d’entraver toute possibilité d'émotion, déjà malmenée par la narration chaotique.
Le train, élément clé de l’œuvre de Van Dormael, c’est le train de la vie. Il nous transporte, il se laisse aller au gré des aiguillages (image matricielle de ce Nobody)… Mr Nobody est un train, lui aussi. Il file à toute allure. Si on l’attrape, on est happé par un moment enivrant de cinéma. Si on le rate… On reste sur le quai. Je crains être resté sur le quai.
Sinon, la soirée était assez bonne. Une AP en projection numérique dans la grande salle du Bozar, ça a de la gueule. Après la séance, l'ami Reynaert a posé des questions copain-copain au gros Jaco (ah oui, il est gros, maintenant), c'était pas très intéressant mais amusant quand même. N'empêche, Jaco aurait pu se raser un coup et rentrer sa chemise de bûcheron dans son pantalon. Pascal Duquenne était en veston, lui. Très attachant, le bonhomme. Mais il était intimidé. Bien qu'il fasse une apparition dans Nobody, il était venu présenter en quelques mots l'association Le Huitième Jour, qui aide les trisomiques à vivre en toute indépendance, assistés en cas de besoin par de serviables voisins.
La rangée devant nous, Philippe Geluck. Son crâne nu a dû gâcher un peu la vision de son voisin de derrière. Au cocktail, quelques peoples bien de chez nous, dont Nabil Ben Yadir (que l'on félicite encore une fois pour ses Barons triomphaux), en casquette comme sur les photos, et l'ami Fernand Denis, qui m'a expliqué qu'il avait beaucoup aimé. "Vertigneux!", qu'il disait.
Le film sort demain, partout en Belgique.
- The Men Who Stare at Goats **, de Grant Heslov
Eh bien ma foi c’est fort sympathique ! Je trouve que ça s’essouffle un petit peu dans la dernière (disons.. troisième) partie, mais pour le reste, c’est très amusant. L’écriture est pleine de verve, le sujet est pour le moins étonnant (d'autant que ce qui est raconté est "plus réel que vous ne le pensez") et c’est avant tout un régal de voir ce si beau casting s’amuser comme des gamins. Ewan McGregor je l’aime, c’est toujours un plaisir, Clooney est impeccable dans un rôle 100% coenien, Jeff Bridges est délicieux en un revival de son Dude, et Spacey est assez allumé pour se faire remarquer malgré son tout petit rôle. Même Stephen Lang (le Quaritch d’Avatar) est tordant. Le film se montre ouvertement léger mais ne sonne pas creux. C’est une bonne petite poilade, bien jouée, bien menée, bien écrite. Et c’est Rolfe Kent à la musique. Je l’aime bien, Rolfe Kent.
- J'ai du mal à vraiment accrocher à L'Elégance du Hérisson, de Muriel Barbery. Je suis page 150 et il ne s'est pas encore passé grand chose. La concierge et la gamine font leur blabla de paria intello qui ont tout compris à la beauté de ce monde. Le style est très maniéré. Bref, passer des Piliers on ne peut plus terre à terre à ça, c'est pas évident. Bon, je continue.
- J'ai mes places pour Midlake! Ils passent le 11 février à l'AB. Après les avoir ratés la fois dernière, je vais pouvoir me rattraper. Plus que deux semaines avant la sortie du nouvel album, successeur du Trials of Van Occupanther. Acheté après avoir écouté 1 minute des trois premières plages dans le rayon de la Fnac, cet album splendide est devenu un de mes disques de chevet. En attendant, voici le single, "Acts of Man", ici illustré par L'Aurore de Murnau. *Hey!*
- 2010 c'est l'année Chopin. On va essayer de fêter ça dignement.
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