lundi 12 octobre 2009

Wie der Hirsch schreit

- Encore un bon petit week-end automnal dans les hauteurs ardennaises. Parce que l'été et ce début d'automne ont été trop chauds, les cerfs ne brament pas beaucoup. "Ce n'est pas une très bonne année", chuchotait Alain, quand nous tendions l'oreille dans les bosquets, à 6h30 du mat'. Les quelques timides bramements ont été compensés par l'apparition d'une compagnie de sangliers grogneurs, ainsi que d'un cerf, furtive silhouette à travers les arbres. Il a fini par nous sentir. Ceux du dimanche matin ont eu plus chance: un combat de cerfs. Quand nous ne lorgnions pas à travers les jumelles, l'autre jeu était de trouver le jeu de mot le plus débile (ou le plus habile) avec "cerf". Et devenir pro du rire chochoté.
Les longues journées entrecoupées d'une sieste, c'est gai, mais ça déphase. Goûter 17h, apéro 21h, dîner 23h. Faut dire aussi, les jeux de société autour du poêle, ça peut vite devenir obsédant.

- Dimanche, répétitions Canto XX4. Déchiffrage du Joseph Jongen, très beau. Xavier Haag est un chef passionnant et passionné. Dégrossissement du César Franck, par le chef Etienne Rappe. Ca a de la gueule, en fait. Bel avancement aussi dans La Belle e(S)t la Bête. D'ici deux mois on va normalement pouvoir se l'enfiler.
A Carpe Cantorem, première répé-rencontre avec Marian Mitea pour le Mendelssohn. Pour la première fois nous avons atteint un semblant de résultat, avons eu une idée du résultat final. Le "Schlusschor" est grandiose, particulièrement dans sa fugue. "Wie der Hirsch schreit", en ouverture, est simplement somptueux.

- L'avantage avec les longs trajets en voiture (pour ce we: Bruxelles - Manhay - Dinant - Bruxelles), c'est la musique. J'adore écouter des disques en roulant. Et l'endroit est particulièrement propice pour découvrir des albums inconnus: l'attention des yeux sur la route fixe celle de l'oreille sur la musique. Et, surprise, Divinidylle, de Vanessa Paradis, est carrément bon. Il faut dire, elle fut bien aidée par -M- et autres comparses de talent, mais c'est vraiment un bel album. Ecoute agréable aussi sur La Femme Chocolat de Olivia Ruiz. Jamais je n'aurais pensé apprécier sa musique, mais ça se laisse écouter avec respect. Elle aussi, a su s'entourer (Mathias Malzieu, Christophe Mali, Juliette, Christian Olivier...).
Puis, il y a de ces groupes qui semblent être faits pour le voyage, le trajet. Radiohead est un bon exemple. Coldplay ça balance pas mal, aussi. Mais c'est avec mon autre groupe anglais préféré,
Elbow, que j'ai pris mon pied. Leurs chansons sont des espaces où l'on rentre complètement, où l'esprit vagabonde de souvenirs en réflexions profondes. Sur Newborn, je me suis dit que j'allais bientôt changer de vie.

- Des développeurs web, pour vendre leurs services d'expertise en e-commerce, se sont lancés dans la commercialisation de T-shirts humoristiques. L'originalité (une idée aussi simple que bonne), c'est que l'humour est bien de chez nous, et qu'ils caressent une folklore bien ancré avec l'inégalable autodérision belge. Ca s'appelle
lapatate.be et ça fait un malheur.


Des films:

- District 9, de Neill Blomkamp.

Je rejoins les conquis et le gros buzz autour du film un peu partout ailleurs. En deux mots : un vaisseau extraterrestre est stationné au dessus de Johannesbourg depuis deux décennies. Depuis lors, les quelques milliers d’aliens (surnommés « crevettes ») survivent et traficotent dans un misérable bidonville. La mission de Wikus van de Werve, employé administratif à la MNU (consortium militaire), est de déplacer tout ce beau monde dans un nouveau campement, loin de la xénophobie des citoyens. Mais le récit prend soudain une tout autre direction. Quand Wikus, suite à un contact avec un liquide fabriqué par des aliens en mal du pays, se transforme petit à petit en « crevette »… Se déclenche alors une chasse à l’homme, une guerre, un joyeux bordel.
Il y a pour tout dire un mot qui résume parfaitement le film: hybride. A tous les niveaux, District 9 est un objet à mi-chemin entre deux espaces cinématographiques. Le ton est mi-dramatique mi-comique, le scénario est mi-série B mi-fable sociale contemporaine, le traitement est mi-reportage mi-actioner bourrin, les personnages proposent à la fois anti-héros moderne et figures archétypales vues et revues, etc. Et ça fonctionne du tonnerre. Mené tambour battant, le film nous embarque là où il veut – souvent là où on l’attend pas. Pas une seconde de répit pour souffler un coup. Techniquement, c'est fabuleux: les SFX, gérés par Weta (les potes à Peter Jackson, également producteur), sont incroyables et parfaitement intégrés aux images à la photo réaliste. On en sort avec l'agréable sensation d'avoir vu un film en phase avec son époque, et d'avoir découvert un réalisateur à suivre de près. Au rayon Action/SF, ça flanque par terre les sinistres concurrents de cet été (Terminator 4, Transformers 2).

- Antichrist, de Lars Von Trier

Hum hum. Séance grattage de menton. Bon, en deux mots : Tandis que Charlotte et Willem forniquent au ralenti sur du Haendel, leur enfant se jette par la fenêtre. Anéantie par le chagrin et apparemment hermétique aux soins médicaux, son psychiatre de mari l’emmène dans une cabane au fond des bois, Eden (héhé). La nature paraît belle et cruelle à la fois. Un renard parle et dit: "Le chaos règne." Au coeur des entrailles de Dame Nature, Charlotte envoie bouler les jeux à la con de son mari et tombe lentement mais sûrement dans la folie la plus destructrice. Elle cloue une roue de pierre au mollet de Willem, lui broie les couilles au passage, et se coupe le clitoris (en gros plan).
J’ai cru comprendre là-derrière une certaine culpabilité de la mère qui n’a pas su sauver son fils. Mais pour le reste, le grand cirque mystico-psycho-poético-dégueulasse, j’y ai rien compris. J’ai eu l'impression d'avoir vu un truc qui n'intéressait que son auteur. Et c’est fort dommage, parce que Charlotte déchire, et parce que visuellement c’est assez superbe.

- Whatever Works, de Woody Allen.
En deux mots: c'est mauvais. Rarement drôle, pas crédible, répétitif et inintéressant. J'ai eu l'impression de rendre visite à un petit vieux qui radote. Reste bien sûr quelques bons mots, la voix de Larry David et la photo de Harris Savides mais en l'état c'est le plus mauvais Woody Allen que j'aie vu.


En parlant de Woody, devinez qui revient l'année prochaine.......


Bon allez, Up c'est pour mercrediiiiiii.

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