Un week-end qui a conjugué les émotions les plus opposées.
- Le concert fut une victoire à plus d'un titre. Avant tout, une victoire pour l'œuvre de David. Notre interprétation de La Belle e(S)t la Bête s'est déroulée sans accroc. De légères pertes d'équilibres - le public, entre fascination et grattage de menton, n'y a vu que du feu - mais une vraie qualité d'ensemble. David est fier de nous. Nous sommes très fiers de lui. Et voilà comment une page se tourne. Plus d'un an de travail pour une douzaine de minutes de musique, ça peut paraître surréaliste, mais cela en valait la peine. Vivement Vaison-la-Romaine pour remettre ça! Pour les curieux, une captation vidéo de l'œuvre, prévue fin août, sera mise en ligne en septembre sur YouTube.
Ce fut également une victoire pour la reconnaissance de Canto XX4. Aux yeux du public et du "milieu", le bond est de taille.
Enfin, une victoire aussi pour l'organisation du concert, qui fut maintes fois saluée - du moins par les gentils choristes d'ACJ participants. Aux yeux du public, certains détails d'organisation ou d'interprétation faisaient parfois penser à une répé générale, mais globalement on était à mille lieues du concert poussiéreux de Namur, qui vieillit bien mal dans mon esprit.
J'ai personnellement pris un réel plaisir à chanter le Joseph Jongen et les deux César Franck.
- A la fin de la soirée, une bien belle nouvelle que je ne peux malheureusement pas (encore) divulguer ici mais qui nous a fait littéralement bondir de joie.
- De retour à la maison, on se branche sur Musiq'3 pour la proclamation des résultats du Concours Reine Elisabeth Piano 2010... Et ce qui devait arriver arriva: c'est le dernier des douze finalistes (le Russe Dennis Kozhukhin) qui remporte le premier prix! (Pas de bol, le seul soir où je n'écoute pas...) J'aimerais un jour avoir accès aux statistiques du concours pour vérifier combien de fois c'est déjà arrivé, mais cela me semble TRES fréquent. J'aimerais comprendre, aussi. Autre statistique étrange: pour la cinquième fois, et pour la troisième fois d'affilée (!), le vainqueur a joué le 2ème concerto de Prokofiev en finale... Ce concerto extraordinaire est d'autant plus marquant quand il est divinement joué, ne nous en plaignons pas. Hâte d'entendre ce que Dennis Kozhukhin en a fait, après les inoubliables Severin von Eckhardstein en 2003 et Anna Vinnitskaya en 2007... *Achat du coffret 3 CD obligé*
Je suis très heureux du deuxième prix pour le Bulgare Evgueni Bozhanov. Son 2ème concerto de Rachmaninov, transcendé, m'a ébloui de bout en bout. Heureux aussi pour le coréen Kim Tae-Jung, qui avait su rendre justice au 1er concerto de Brahms, un des grands moments de cette semaine. Le reste du Palmarès est plus surprenant, mais n'oublions pas que le jury des finales est le même que celui des demi-finales (que je n'ai pas suivies). Leurs jugements en tiennent forcément compte.
Allez, rendez-vous l'an prochain pour le chant!
- Le lendemain matin, une bonne vieille grasse mat' comme on les aime.
- Puis le coup de fil de Julien. Et la mauvaise nouvelle, qui suspend la journée dans un état surréaliste. Un pote qui s'en va sans rien dire. Entre colère, douleur et tristesse, toutes les pensées, sans interruption, s'en vont chercher tous ces souvenirs, s'en vont vers les amis, la famille. Vers Philot. On a du mal à y croire, à réaliser.
Il s'agira d'être fort. Il s'agira d'être là.
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