mardi 25 mai 2010

Week-end prolongé

Quelques mots sur un bien joli week-end prolongé de mai.

- Vendredi soir à Flagey, deuxième vision de Nobody Knows ****, chef-d’oeuvre qui a consacré internationalement Hirokazu Kore-Eda comme auteur majeur du cinéma contemporain. Basé sur un fait divers authentique, Nobody Knows retrace la tranche de vie, dans un quartier populaire de Tokyo, de quatre jeunes enfants. Abandonnés par leur mère, ils vivent cachés. Le fils aîné, 12 ans, fera ce qu’il peut pour s’occuper de ses jeunes frères et sœurs. On ne les quittera pas pendant les 2h20 que dure le film (qui s’étend sur une période de six mois) pour assister, petit à petit, à cette lente mais inéluctable dégradation de leur quotidien et de leurs conditions de vie.
La tentation du misérabilisme se fait grande, mais Hirokazu Kore-Eda refuse le pathos, tout autant qu’il refuse la dénonciation sociale. Relayé à l’arrière-fond, le drame restera en filigranes pour faire place à une proposition esthétique inattendue. Sa mise en scène, miraculeuse, est emplie de tendresse, de justesse et d’énorme pudeur. Un réalisme poétique d’où jaillit une force quasi documentaire qui ne peut que bouleverser. A noter, l’interprétation subjuguante des jeunes enfants… (le jury cannois de l’époque ne s’était d’ailleurs pas privé en attribuant le prix d’interprétation au jeune Yuya Yagira, 14 ans). La force de ce film est donc dans le contraste qu’il y a entre la noirceur du drame (des enfants livrés à eux-mêmes) et la luminosité avec laquelle il est raconté (toujours à hauteur d’enfant). Si Nobody Knows (titre magnifique) évite les larmes, c’est aussi pour mieux nous hanter, après la vision, dans la partie la plus déprimante de notre inconscient : la perte de notre enfance.

- Samedi, du shopping fructueux d’abord pour elle, chez Mmmmh ! (cours de Pierre Marcolini himself en prime), puis pour moi, à la nouvelle Fnac de la Toison d’Or. Une bonne petite razzia de DVD bas-prix, plus tard complétée encore au Pèle-Mèle, coin idéal de bonnes affaires quand on est ami avec le personnel… *un merci spécial à ceux qui se reconnaîtront*

- Le soir, pour fêter les Taureaux, quelques bonnes retrouvailles dans un des meilleurs cafés de Bruxelles (au rayon "pils au comptoir") : L’Ambiance. Elle était bonne, merci.

- Dimanche matin, dernière répétition de La Belle e(S)t la Bête avant le jour J (-4 !). Ca reste périlleux. Mais ça ira.


- Puis vint le bonheur dans la petite maison de campagne. Au progamme : jardinage, lecture, grande balade à vélo, premier plongeon dans la piscine, bonne bouffe saine et variée.

Un air de vacances au puissant pouvoir de déconnexion.


- Si le palmarès de Cannes m’a globalement plu, c’est surtout parce qu'il correspond assez bien aux échos, du moins ceux de mes amis de FilmDeCulte. Petites conclusions :
Il faut absolument que je découvre les films d’Apichatpong Weerasethakul.

La sélection (officielle) avait beau être un peu molle, j’attends maintenant avec impatience Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois, Another Year de Mike Leigh (oublié du Palmarès, mais Leigh a déjà eu la Palme en 1996), Biutiful d’Inarritu (très content pour Bardem, c'est un grand acteur), Poetry de Chang-dong Lee…
Le prix pour Binoche est étrange. Je suis convaincu qu'elle est phénoménale dans le Kiarostami, mais je m'attendais vraiment à quelqu'un d'autre.
Surpris mais très content pour mon pote Mathieu Amalric. La cote d’amour de ce mec est hallucinante. Non seulement il est applaudi de partout pour son immense talent d'acteur, et le voilà qu'il gagne le prix de la mise en scène...! Respect. Je suis très curieux de voir son film, Tournée.

- J’écris ces lignes en écoutant le Concours Reine Elisabeth (Piano 2010), épreuve dont je suis devenu fan incurable depuis 2003. Ca tombe bien, je n’ai pas prévu grand-chose cette semaine. A noter, la présence en masse des coréens (un finaliste sur deux), et de Prokoviev (six fois au programme des concertos). Allez, après ça j’irai voir un peu ce qui se passe à Roland-Garros…

1 commentaire:

Chris a dit…

Ah, c'est pour regarder le piano que tu boudes le tennis... (Pas Roland-Garros, le nôtre, le vrai!);-)