vendredi 11 juin 2010

At the movies

OK les petits amis, on va parler cinoche. Plus que 12 fois dormir avant Toy Story 3.

En salles:

Greenberg **

Le réalisateur Noah Baumbach est un ami de Wes Anderson, avec lequel il a d’ailleurs co-écrit le merveilleux Fantastic Mr Fox. Son premier long, The Squid and the Whale (Les Berkman se séparent en VF *bravo les gars*), un bijou de drame familial sur deux ados qui vivent mal le divorce de leur parents, avait fait forte impression. Son deuxième, Margot at the Wedding, m’avait échappé, faute d’une misérable distribution de quelques semaines à peine. Ce Greenberg, avec Ben Stiller en tête d’affiche, passe cette fois à l’UGC. J’ai eu une pensée pour cette bande d’étudiants sortis d’examens espérant une bonne tranche de rire à la Meet the Parents, Tropic Thunder ou autre potacherie qui a propulsé Stiller au premier rang de la comédie US. Tout autre registre ici. Greenberg est l’exemple type de la comédie indé douce-amère, comico-dépressive, BO hype de circonstance. Le pitch ?
Los Angeles. En attendant mieux, Florence Marr, qui rêve de devenir chanteuse, travaille chez les Greenberg comme assistante personnelle (petites courses, gardes d’enfants, promenades de chien). Lorsque Philip Greenberg emmène sa femme et ses enfants en voyage au Viêt-Nam, Florence a soudain plus de temps pour elle. Ce qui ne l’empêche pas de venir s’occuper du chien de la famille (Mahler) et de passer voir, par la même occasion, Roger, quadragénaire en visite chez son frère Philip. Tout aussi paumé que Florence, Roger a passé plusieurs années à New York où ses projets n’ont pas abouti. Sorti de dépression, il revendique désormais sa volonté de ne "rien faire"… Touchée par sa fragilité, Florence se rapproche peu à peu de cet homme énervé par tout et qui a bien du mal à renouer contact avec ses anciens amis. Se noue alors entre eux une relation improbable… (source : allocine.fr)
Cette relation entre Greenberg et Florence (Greta Gerwig, une révélation) constitue en somme le seul véritable intérêt du film. L’attirance entre ces deux personnages, à la fois si proches et si différents, est faite de méfiance et de cruauté, de tendresse et de respect. Aucune mièvrerie, beaucoup de justesse. Construire un film autour d’un anti-héros antipathique ne doit pas être une mince affaire. Noah Baumbach n'y arrive pas entièrement. Le plus dur n’est pas de s’intéresser à l’intrigue (un petit peu maigrelette), mais de s’attacher au personnage de Stiller. Ce qui amuse au début finit par agacer, et l’on n’éprouve plus aucune affection pour lui. Malgré les quelques beaux moments (qu’ils touchent à la pure drôlerie ou au profond malaise existentiel), on finit donc par s’ennuyer poliment.



Vu à la CINEMATEK :

Brève Rencontre **** (David Lean, 1945)

Revoir ce chef-d’œuvre sur grand écran, dans une copie restaurée, fut un vrai bonheur. Voilà un vrai classique du cinéma britannique, à voir et à revoir. J’ai fait, sur
Blog à part, une analyse plus détaillée.


Derniers DVD-sur-canapé :

Naked **** (Mike Leigh, 1993)

Grâce à ses récompenses cannoises (mise en scène et interprétation masculine), Naked a valu à Mike Leigh une reconnaissance critique et publique qui ne s’est plus démentie depuis. Trois ans plus tard, il empochait la Palme d’Or avec Secrets and Lies.
Naked retrace l’errance de Johnny, un vagabond perdu, constamment en fuite, à la recherche d’un toit, à la recherche de lui-même, du sens de la vie. Au fil de ses diverses rencontres nocturnes (un junkie déboussolé, un vigile humaniste, une prostituée en déclin, un colleur d’affiches agressif), Johnny fera part de ses réflexions métaphysiques, philosophiques, terriblement sarcastiques… Parallèlement, on y suit l’escapade de Jeremy, un psychopathe obsédé de sexe extrême. Les deux hommes finiront par se rencontrer chez Sophie et Louise, qui partagent une misérable colocation dans une banlieue de Londres.
Naked, vraie claque, prend aux tripes dès les premiers instants et ne lâche plus le spectateur jusqu’au (sublime) dernier plan. La réussite, magnifique, tient autant à l’écriture qu’à la direction de Mike Leigh, mais avant tout à la performance incroyable de David Thewlis. Il est extraordinaire. Si depuis lors il n’a pas perdu son talent (le Professeur Lupin dans Harry Potter, c’est lui), il n’a plus jamais retrouvé un si beau rôle. Ne fut-ce que pour lui, Naked est un film à voir absolument.

The Wicker Man *** (Robin Hardy, 1973)

Sur une île isolée d'Ecose, un flic mène l'enquête sur la disparition d'une fillette. Catholique convaincu, il découvre alors une communauté étrange, adepte de rites ancestraux qui ont tout pour l’inquiéter. Seul contre tous, il avance dans son enquête mais ne se doute aucunement du piège qui se referme petit à petit sur lui…
Narrativement, le piquant de cette banale intrigue policière se trouve principalement dans cette confrontation entre deux croyances totalement opposées. Le coup de théâtre final, sans être surprenant, témoigne toutefois d’un réel soin porté à l’écriture. Mais le véritable intérêt de ce Wicker Man, c’est l’atmosphère typique de ces films "d’horreur" des années 70. Si on frôle parfois le ringard, certaines scènes valent leur pesant d’étrangeté bizarroïde. Aujourd’hui, ce film culte des seventies ressemble à un improbable mix entre film d'art et essai, film fantastique, comédie érotico-musicale et série Z. Chistopher Lee, qui a participé gratuitement au film, a toujours dit que c’était son rôle préféré. Son interprétation du Lord Summerisle n’est effectivement pas piquée des hannetons.

Il Divo ** (Paolo Sorrentino, 2008)

Evocation de Giulio Andreotti, célèbre homme politique italien qui fut élu sept fois Président du Conseil des ministres.
Il Divo
est un film très étonnant. Moi qui m'attendais à un Gomorra centré sur un personnage politique ! Rien de tout cela. Il Divo, c'est une espèce d'exercice de style par lequel le réalisateur, en mélangeant faits réels et imaginaires, apporte une vision fantasmée d'Andreotti. Le film est extrêmement stylisé, sans doute un peu trop, mais l'exercice s’avère assez plaisant. Le revers de la médaille, c’est que la narration en pâtit. On perd vite le fil des différentes intrigues politico-mafieuses. Les seules choses que l’on apprend dans ce salmigondis narratif, ce sont les cartons à lire pendant les génériques de début et de fin… Malgré tout, Il Divo reste un plaisir : Toni Servillo est parfait, les dialogues sont succulents. Le parti-pris esthétique (un traitement sexy pour un sujet qui est loin de l’être) peut être rebutant, mais je l'ai trouvé osé et, pour tout dire, assez emballant. Imparfait donc, mais sympathique.

Pour finir, deux films fort différents mais qui ont pour contexte la montée du nazisme en Allemagne (début des années 30) - et qui ont tous deux Helmut Griem au générique.

Les Damnés ** (Luchino Visconti, 1969)

Ou comment la montée du nazisme provoque le déclin d’une puissante famille d’industriels.
Malgré la noirceur presque lyrique de l’ensemble, quelques belles idées et quelques moments superbement dérangeants, l’ennui a pris le dessus. C’est fort, mais aussi très long et glacial.

Cabaret * (Bob Fosse, 1972)

Ou comment un cabaret essaye, grâce à son divertissement extravagant, de faire oublier aux visiteurs les difficultés de la vie et les menaces grandissantes du monde extérieur. Et pour la petite histoire, Sally Bowles, chanteuse du club, est partagée entre deux hommes.
Jamais je n’aurais pensé m’ennuyer autant. Le scénario, faiblard, n’est jamais drôle et rarement touchant, les numéros musicaux sont décevants (les chansons sont bonnes, mais la choré ne suit pas), et côté mise en scène je dénonce une usurpation d’Oscar (en 1972, l’année du Parrain). Seul le montage sort du lot. Au casting, Joel Grey campe un excellent Maître de Cérémonie carrey-esque, Michael York fait ce qu’il peut. Par contre, gros blocage avec Liza Minnelli. Je ne supporte ni sa tête, ni sa voix, ni son jeu. Bon, ça m’a donné envie de voir la comédie musicale, c’est déjà ça.

2 commentaires:

Chris a dit…

J'ai cru me tromper de site ! C'est pas mal aussi en bleu ! ;-)

Arnotte a dit…

J'avais envie de changer. :-)