lundi 7 juin 2010

Larmes à l’œil


- Je ne m’étendrai pas trop sur le sujet (les mots sont de toute façon trop faibles), mais l’adieu à Denis était un moment très fort. On aurait mal pu imaginer plus bel hommage que celui-là. Chapeau bas et merci aux organisateurs. La célébration était à la fois magnifique et déchirante. Evidemment déchirante. A la douleur de voir un pote s’en aller s’ajoute celle de la famille, des amis proches. Ceux-ci ont été exemplaires de dignité et de courage. Ce fut un adieu terrassant de tristesse, mais aussi porteur d’un message qui a résonné en chacun de nous : faisons rayonner la lumière que Denis dégageait. Souvenons-nous de sa gentillesse, de son intelligence, de son optimisme, de son talent, de sa bonté. Souvenons-nous que nous sommes fragiles. Soyons forts, vivons heureux. La vie est trop courte.

- Après ce genre d'événement, un ressourcement campagnard tombe à pic. Le hasard du calendrier nous a fait fêter le même jour les 25 ans de vie de ma chère sœur. Un petit barbec' entre amis, il n'y a que ça de vrai.

- Il paraît déjà loin le temps où je sacrifiais, en pleine session d’exams, des après-midi entiers pour suivre Roland-Garros. Depuis quelques années, je dois me contenter des finales. C’est cool pour Schiavone. Personne n’avait parié sur elle, mais rien qu’à voir son sourire, on se dit que ce trophée semblait lui être destiné. Respect aussi pour Rafael Nadal, qui a balayé Soderling. Le Suédois n’a rien su faire… Quand Nadal est au top de sa forme, il est simplement invicible – du moins sur terre battue. Une finale sans suspense n’a rien d’excitant, mais une bonne petite leçon de tennis est toujours bonne à prendre. Quel joueur incroyable… Mais le plus beau, c’était ses sanglots d’émotion. Derrière l’exploit sportif, la performance physique surréaliste, le prestige et la gloire, l’être humain est réapparu, libéré de la pression (auto-)infligée, bouleversé de bonheur d’avoir atteint un objectif visé depuis un an. Tout le reste, c’est secondaire. C’est du bonus.


- Petit coup de pub pour Blog à Part, un blog collectif alimenté par des "chroniqueurs associés", réunis par Vincent Engel (romancier/chroniqueur/dramaturge/prof à l’IHECS).
Alain Berenboom, Hugues le Paige, Claude Javeau, Jean-Louis Lippert, Jacques De Decker ou encore Vincent Engel lui-même y prêtent leur plume pour évoquer des faits d’actualité ou des traits d’humeur, que ce soit en politique ou en culture. A ouvrir tous les matins, une tasse à la main. Café noir ou thé vert, au choix.

- Cold Souls **, de Sophie Barthes.
En pleine répétition de l’Oncle Vania de Tchekov, Paul Giamatti (dans son quasi-propre rôle) est en proie à de profondes angoisses. C’est alors qu’il apprend dans un article du "New Yorker" qu’il existe un laboratoire qui permet de se faire extraire l’âme. Stockée bien au froid, elle ne nous cause plus de souci. Fini les tourments de l’âme ! Paul se laisse convaincre. Problème : depuis l’opération, il se sent vide, ne ressent plus rien. Pire encore : il ne sait plus jouer Vania. Les choses vont mieux quand il emprunte l’âme d’un poète russe. Mais quand il veut récupérer la sienne, le labo lui annonce qu’elle a disparu. Il s’embarque alors dans une lutte contre des trafiquants d’âmes…
Avec son pitch fantastique et son petit budget, Âmes en stock (en VF) évoque inévitablement les scripts joyeusement tordus de Charlie Kaufman (Being John Malkovich, Eternal Sunshine of the Spotless Mind). A l’instar de ce dernier, Sophie Barthes prend son idée farfelue très au sérieux et on se laisse facilement embarquer dans cette drôle d’histoire. L’aspect "petit budget" du film, débarrassé d’effets visuels grossiers, lui donne davantage de crédibilité, un petit supplément d’âme. Pourtant, on finit par trouver le temps un brin longuet : la comédie manque de rythme, le drame manque de profondeur et l’intrigue se fait finalement peu satisfaisante (on ne voit pas assez les conséquences d’une perte d’âme). La portée philosophique du pitch à peine effleurée, c’est l’émotion qui en pâtit. Emergent ici et là quelques moments tordants ou touchants. Reste le casting, franchement délicieux: les trop rares David Strathairn, Emily Watson, Lauren Ambrose (Six Feet Under). Et Paul Giamatti. Avec le recul, Cold Souls n’est pas grand chose d’autre qu’une déclaration d’amour à Paul Giamatti, forcément phénoménal. Il joue ici son propre rôle, mais il nous livre là un mix de tous les personnages de sa filmographie. Certes, il s’en donne à cœur joie quitte à frôler le cabotinage, mais on peut le remercier, en quelque sorte, de sauver le film de l’ennui.

1 commentaire:

Chris a dit…

Tu as oublié de citer le contributeur le plus important du blog à part... ;-)