lundi 8 septembre 2008
Up & down
- Avec Le Silence de Lorna, les frères Dardenne ont une fois de plus fait un très bon film. Pas mal de gens ont évoqué une évolution dans le style, ce qui n’est pas tout à fait faux: la caméra se fait effectivement moins mobile, plus posée, plus fixe. Les plans séquence ne se font plus en traquant des nuques, mais en offrant un nouvel espace aux corps. Mais la puissance de leur cinéma est restée la même. Sur le fond, pas de doute, on est en terrain connu: histoire sombre et forte, exploration psychologique du personnage central, dilemmes moraux et conflits intérieurs... Ca rigole pas. La mise en scène et la prodigieuse direction d’acteurs des cinéastes magnifient une nouvelle fois un scénario brillamment construit (primé à Cannes), et scotchent le spectateur du début à la fin. Une fin assez inattendue, sorte de décrochage psychologique et géographique d’une sombre beauté. L’ensemble du cast est impeccable, mais sortent du lot Arta Dobroschi, très convaincante, et Jérémie Renier, décidément un acteur fascinant.
Et puis c’est toujours marrant de voir un film où l’on boit de la Jupiler, où l’on se déplace en TEC et où l’on écoute dEUS.
- La veille, je me suis enfilé, d’affilée, Le déclin de l’empire américain et sa suite Les invasions barbares, que j’étais curieux de revoir. J’ai donc définitivement beaucoup de mal avec le cinéma de Denys Arcand. Dans ce diptyque, une bande de gauchistes intellos déblatèrent des réflexions et autres bons mots sur le cul (dans le premier) ou sur la mort (dans le deuxième). Et on saupoudre ça d'assertions géopolitiques de mes couilles (d’où les titres incongrus). Difficile de trouver un quelconque intérêt dans ce potage à l’écriture nombriliste, joué de manière outrancière, et formellement aussi vide. On reste jusqu’au bout par curiosité, ou par chantage émotionnel (dans les Invasions barbares). Le triomphe de ce dernier aux César (meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario) et aux Oscar (du film étranger) restera à jamais une aberration pour moi.
Tout ça ne me donne vraiment pas envie de revoir Jésus de Montréal.
- Au pied de la maison communale de Saint-Gilles gît un petit bistrot qui s’appelle Jean Boudin. Ca pue la clope. Deux ou trois hommes sont accoudés au bar en permanence. La Jupiler 25 cl est à 1,30 €, la Westmalle Triple à 2,50 €. Comme en-cas, il y a du boudin blanc, du boudin noir et de la saucisse sèche. La musique, c’est Jean-Jacques Goldman, Florent Pagny et Roch Voisine. Aux toilettes, on peut y trouver des petits écriteaux comme “Ne pas vomir” ou “Ne pas pisser à côté de la cuvette, svp”. Entre amis chez Jean Boudin, il fait bon vivre.
- La station de métro Belgica s’offre pour 2009 un relooking total avec deux gigantesques fresques (plus de 70m de long) ayant pour thème l'exploration des pôles – et la menace climatique de circonstance. Une des deux fresques et réalisée par mon collègue Ced, franchement doué de la souris. Premier coup d’oeil sur son travail, qui m’a pas mal impressionné. Le résultat sera superbe, mais ne sera visible qu’en avril 2009, lors de l’inauguration de la station.
- Week-end sous le signe des courbatures. Samedi c'était tennis toute la journée (voir post précédent) et une heure de je-fais-le-con-dans-la-piscine. Dimanche, j’ai passé mon après-midi et ma soirée chez mes parents à faire des allers-retours entre la mezzanine devenue grenier au fil du brol accumulé et... la cave, quatre étages plus bas. Si l’exercice est éprouvant pour les genoux, il est nettement plus agréable pour le dépoussiérage nostalgique de souvenirs. Ca fait quelque chose de retomber sur ces tonnes de magazines OKAPI, que j’avais apparemment soigneusement classés par thème. Ou sur ce bon vieux Copain des bois *ah tiens, on l’a en deux exemplaires*. Refaire une dernière fois l’inventaire de tous les Première. En reparcourir quelques-uns, quand le magazine était encore intéressant. Retrouver avec émotion ces vieilles convocations Louveteau. Bon, la quantité infinie de BROLS identifiés à ma chère soeur, c’est une autre affaire.
Samedi soir, je me suis tapé Tournai – Vallée de la Molignée pour le mariage de S. et J. Heureusement que Paul McCartney était là pour garder la pêche au volant. Sur place, longue papote sans chichis avec S. P., que je n’avais plus vue depuis 6 ans. On avait pas mal de choses à se raconter. Et puis c’était davantage une rencontre que de réelles retrouvailles. J’ai pas dansé une seule seconde et j’ai à peine vu les mariés... Mais la soirée fut bonne.
- Terminons par une bonne nouvelle: au printemps 2009, je serai tonton une deuxième fois. Promotion Godfather comprise. Dur de tenir sa langue pendant un mois...! Je suis très heureux.
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