vendredi 23 janvier 2009

Position canapé

- Quelques bons vieux canapés-DVD, cette semaine.

Notting Hill. Je me le suis fait je crois une fois par an, donc, ce devait être ma huitième vision. Ce film fonctionne sur moi d'une manière presque miraculeuse. Je suis à fond tout le temps, c'est 2h de pur bonheur à tous les coups. Je ris quand il faut rire, je pleure quand il faut pleurer. Le mariage parfait entre le conte de fées romantique américain et la comédie British - devinez qui représente quoi. Hugh est juste parfait, Julia Roberts je veux l'épouser (et c'est un de ses meilleurs rôles, si, si), et les seconds rôles sont succulents pour ne pas dire inoubliables. Même à la première vision, tout est couru d'avance: tout les oppose mais ils finiront ensemble. Mais la drôlerie, la qualité des dialogues et la fraîcheur de l'ensemble rendent ce film tout à fait irrésistible. Et mine de rien il y a aussi une observation pertinente de la célébrité. Ah, et puis le She d'Elvis Costello à la fin... Arf. Je suis fan.


Toujours au rayon des revisions: La Haine. Film culte de mon adolescence dont j'ai usé et abusé de la VHS. Cette nouvelle vision toutes années plus tard a provoqué son petit effet nostalgique. La grande force de ce film tient dans ce contraste saisissant entre une esthétique visuelle ultra soignée, et ce langage de rue, ces mots à l'endroit, à l'envers, à l'envers, à l'endroit. Avec ce noir et blanc (magnifique), la tranche de vie anecdotique devient conte moderne. Kassovitz se penche avec pertinence sur une banlieue ou toute communication semble être perdue, où plus personne ne s'entend, où la violence est sur le point de surgir au moindre coin de rue. Entre les jeunes étouffés par la désillusion et les flics pas tous pourris, rien n'est tout noir ni tout blanc. Entre gris clair et gris foncé.
Dommage que le talent de Kassovitz ce soit arrêté là.


Dogville, au cinéma, c'était quelque chose. Quelque chose comme une grosse claque dans la figure. Sur petit écran, ça le fait moins, mais cette seconde vision fut très bénéfique car elle a confirmé tout le bien que je pensais du film. Au-delà de la déprime du conte qui explore à l'infini les nuances de noir de l'âme humaine, il y eut le choc esthétique. Von Trier expérimente un mix entre cinéma (par sa mise en scène, son montage), théâtre (par ses décors dépouillés, son dispositif scénique) et littérature (chapitrage, voix off littéraire). Une fusion improbable mais qui fonctionne paraitement. Les 2h50 passent comme une lettre à la poste. On oublie totalement que le casting est aussi luxueux. Grand film.
Le documentaire en bonus confirme les interrogations du spectateurs: oui, le tournage fut pénible, oui, Lars Von Trier est un taré.


Neuf Reines. C'est drôle, je crois que c'est le premier film argentin que je vois. Deux petits escros de rue s'associent et unissent leur ruse sur un gros coup. L'occasion en or de ce faire un max de pognon avec des timbres rarissimes. S'en suit une cascade de rebondissements, de suspiscions, de mensaonges, d'arnaques, de négociations, de chantages. Le scénario, brillant, est le gros point fort de ce film jubilatoire. Qui ment? Qui joue? Qui bluffe? Qui va gagner? Qui manipule qui? Qui arnaque qui? Réponse lors de la toute dernière scène du film: celui qui s'est fait entubé depuis le début, c'est ce con de spectateur dans son canapé. Mais l'intrigue est tellement bien ficelée de bout en bout que cet énorme coup de théâtre apparaît comme une simple cerise sur le gâteau. C'est une sorte de Usual Suspects, mais avec moins de morts, moins de budget, en espagnol, et moins bien filmé. Mais c'est franchement excellent.
Le réalisateur, Fabian Bielinsky, est décédé en 2006. Il avait 47 ans. Une perte.


- Elève libre n'est pas bien passé chez moi.
Jonas est un ado en décrochage scolaire et familial. Trois adultes amis (apparemment amis de sa mère) vont le prendre sous son aile, l'aider à passer son jury central et par la même occasion lui faire son éducation sexuelle. Avec travaux pratiques.
En fait je n'y ai pas cru. Alors oui, le malaise recherché est atteint, mais il fut malheureusement accopgané par zéro identification. On voit où Joachim Lafosse veut en venir, mais l'intrigue est somme toute très anecdotique, sans enjeux. Les mauvaises langues diront que le film se résume à des joutes verbales sur le cul, à des fellations hors-champs, à des scènes de repas, à des gros plans sur l'ado perdu. Mais ne soyons pas de mauvaise foi. J'ai pas accroché du tout à l'histoire (et cette fin nase, putain), mais ça ne m'a pas empêché d'admirer la mise en scène de Lafosse, toujours très inspirée. C'est du beau travail. Les acteurs sont tous très bons, aussi. Mais c'est une déception, après l'excellent Nue Propriété.

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