Février fut un mois cinéma assez intense. A rajouter à la liste des bons films à voir en salles:
- Gran Torino de Clint Eastwood.
Le vieil homme et l'enfant.
C’est son meilleur film depuis Million Dollar Baby. Son retour devant la caméra (la dernière fois, dit-il - *c’est ça ouais*) n’y est pas pour rien. Il y a quelque chose de touchant de voir la légende Clint, 78 ans, livrer une de ses plus belles performances. La cinégénie de ce visage et de ce corps est telle que c’est en soi un bonheur de regarder Gran Torino. Son personnage de vétéran xénophobe qui se rachète avant de partir est un des meilleurs de sa filmo. Un des plus attachants. Au-delà de ça, le film est excellent. Le scénario est simple et carré (quasi en huis-clos, d’ailleurs), mais regorge – ce n’est pas un hasard - des grands thèmes eastwoodiens : la figure paternelle et la transmission, la rédemption, la justice personnelle, la mort et la religion, la violence qui engendre la violence… Les experts du réalisateur doivent se délecter, et certains osent même parler de film-testament. J’aimerais saluer le travail de Tom Stern (chef op’ de Clint depuis Blood Work), qui est revenu à une lumière plus terre-à-terre. Toujours une belle gestion du noir. Et puis le film est très drôle : les grognements du vieil homme, les répliques cultes…
- Milk de Gus Van Sant.
- Milk de Gus Van Sant.
Après une poignée de films plus expérimentaux (dont sa « trilogie de la mort » Gerry – Elephant – Last Days) qui lui a valu une reconnaissance parmi les plus grands, l’ami Gus revient vers un courant plus mainstream, celui par exemple de Good Will Hunting. Milk évoque la parcours politique de Harvey Milk, premier homme politique américain ouvertement homosexuel, qui se s'acharna bec et ongles, corps et âme pour les droits civiques des homos. Réussite totale, Milk fait partie des meilleurs films de Gus Van Sant. Un des plus émouvants. Le scénario, savamment construit (constamment à cheval sur la vie publique et vie privée de Milk), est magnifié par l’énorme travail de reconstitution d’époque (appuyée par les nombreuses images d'archives, le travail sur les costumes et la photo de Harris Savides) et la performance exceptionnelle de Sean Penn, qui n’a vraiment pas volé son oscar. Tout le cast est admirable, mais Penn offre là peut-être la plus belle de ses interprétations. La plus habitée très certainement. Le spectateur vibrera avec lui jusqu’à la fin, forcément bouleversante. Et si on en sort autant remué, c’est aussi parce que la lutte continue aujourd’hui.
- Février est aussi le mois des récompenses suprêmes des cinémas américains et français. Je n’ai pas su regarder les cérémonies, mais d’après les dires de mes amis du forum, elles furent proprement pénibles d’ennui.
Comme prévu, Slumdog Millionnaire a donc raflé l’Oscar du MEILLEUR FILM. Je n’ai pas encore vu The Reader, mais aux côtés des excellents Frost/Nixon, Milk et Benjamin Button, je ne peux qu’être dégoûté de voir que c’est le MOINS BON des 5 qui gagne… J’hallucine. Je ne vais par revenir sur Slumdog, sympathique mais extrêmement surestimé… Je ne vais pas chercher à comprendre (on ne peut parfois rein faire contre une cote d’amour pour un film arrivé au bon endroit au bon moment, et le cœur a ses raisons…), mais pour moi c’est juste une HONTE. Et 8 Oscars, j’appelle ça un hold-up. Honteux aussi que Valse Avec Bachir n’ait pas gagné l’Oscar du film étranger, mais la récompense japonaise est historique. Benjamin Button a dû se contenter de quelques oscars techniques, évidemment mérités. Heureusement, on peut se rattraper sur d’autres prix où il y a une JUSTICE : Sean Penn. Kate Winslet (qui le mérite depuis… toujours). Heath Ledger. Penelope Cruz. Le scénario de Milk. Et WALL-E bien sûr.
- Février est aussi le mois des récompenses suprêmes des cinémas américains et français. Je n’ai pas su regarder les cérémonies, mais d’après les dires de mes amis du forum, elles furent proprement pénibles d’ennui.
Comme prévu, Slumdog Millionnaire a donc raflé l’Oscar du MEILLEUR FILM. Je n’ai pas encore vu The Reader, mais aux côtés des excellents Frost/Nixon, Milk et Benjamin Button, je ne peux qu’être dégoûté de voir que c’est le MOINS BON des 5 qui gagne… J’hallucine. Je ne vais par revenir sur Slumdog, sympathique mais extrêmement surestimé… Je ne vais pas chercher à comprendre (on ne peut parfois rein faire contre une cote d’amour pour un film arrivé au bon endroit au bon moment, et le cœur a ses raisons…), mais pour moi c’est juste une HONTE. Et 8 Oscars, j’appelle ça un hold-up. Honteux aussi que Valse Avec Bachir n’ait pas gagné l’Oscar du film étranger, mais la récompense japonaise est historique. Benjamin Button a dû se contenter de quelques oscars techniques, évidemment mérités. Heureusement, on peut se rattraper sur d’autres prix où il y a une JUSTICE : Sean Penn. Kate Winslet (qui le mérite depuis… toujours). Heath Ledger. Penelope Cruz. Le scénario de Milk. Et WALL-E bien sûr.
Si les avis sur la médiocrité de la cérémonie sont unanimes, le palmarès des Césars est plus correct. Je préfère Entre les murs et Un conte de Noël, mais je suis vraiment heureux pour tous les prix de Séraphine, qui est un film que j'adore. Particulièrement content évidemment pour l’extraordinaire Yolande Moreau. Son prix est une évidence. Entre les murs a gagné le scénario adapté : belle récompense, méritée. Je suis déçu pour Un conte de Noël, reparti pratiquement brocouille. Laurent Capelluto aurait dû gagner, mais c’est vraiment dommage que le prix de la mise en scène échappe à Arnaud Desplechin, qui le méritait mille fois. L’académie a préféré récompenser Jean-François Richet, qui certes a fait du gros travail sur Mesrine. Le premier César de Vincent Cassel, après ses nominations pour La Haine et Sur mes lèvres, est une joie. Là aussi, son prix est une évidence. Justice aussi pour Valse avec Bachir. Je reste assez insensible aux prix du Premier jour du reste de ta vie. Tant mieux pour Déborah François et Marc-André Grondin, mais ces prix sonnent faux, comme le film.
Quant à l’affaire Ch’ti, l’attitude de Dany Boon est simplement pathétique. Pour rappel, Bienvenue chez les Ch’tis n’a obtenu qu’une seule nomination (scénario original), à mes yeux déjà une belle récompense – on ne peut pas dire que le film brille par son originalité. Boon, déjà gratifié de ses 20 millions de spectateurs, a osé se montrer indigné de sa seule et unique nomination, déclamant que « Le problème des César, et les Molières c'est pareil: quand on a du succès ça créé une forme de jalousie. Les gens se disent : "il a le succès, il a tout, il ne va pas non plus avoir les récompenses." » C'est la grosse tête qui lui fait dire de pareilles âneries? C’est quoi ces gens qui croient que dès qu’un film est trop populaire, trop commercial, il n’a aucune chance au César ? Putain mais réveillez-vous, quoi. Si Les Visiteurs n'a pas eu le César du meilleur film, ce n’est pas parce qu’il a eu trop de succès, mais parce qu’il était moins bon que Smoking/No Smoking. De grandes comédies populaires à succès ont déjà plusiuers fois gagné le César du meilleur film : Les Ripoux, Trois Hommes et un couffin, Vénus Beauté (Institut), Le Goût des Autres, Amélie Poulain… Les Trois Frères et Didier ont eu le César du premier film, Le Dîner de cons a gagné trois César (dont acteur et scénario), et même Taxi a eu de nombreuses nominations… Faut arrêter la mauvaise foi là. Et Dany, arrête-toi et réfléchis deux minutes.
Et ton sketch à la Cérémonie était nase.
Sinon, quoi de neuf ?
- Minilou #2 a poussé son premier cri. Grande joie dans la famille. Premier acte de Godfather, cadeau d’un doudou :
- Ce jour là, j'ai croisé en ville des figures inattendues.
Le vieil homme.
Et l’enfant.