mercredi 31 mars 2010

Histoires

- Madrid J-2 ! Il y a bientôt deux ans, j’avais eu l’occasion de visiter, une après-midi durant, la capitale espagnole. Une mise en bouche qui me fit promettre d’y retourner, pour plusieurs jours. Promesse tenue ! Et partagée. Après Prague et Paris, voilà une nouvelle capitale européenne à visiter entre quatre yeux. Ici, les giboulées de mars sont enfin arrivées. Là-bas, on annonce déjà du soleil et de la douceur. Dans les cieux et dans nos cœurs.


- D’ailleurs, pour fêter un heureux anniversaire, nous avons retrouvé nos chères
Dames Tartine.
Une fois de plus, nous y avons mangé comme des princes. Que dis-je, comme des rois. Un resto à découvrir absolument !

- Le Petit Chaperon Rouge, au Théâtre National. Texte et mise en scène de Joël Pommerat.

Une revisitation du conte populaire, à la fois sombre, drôle et poétique. Jusqu’à l’arrivée du loup, tout le texte est dit par un conteur en avant-scène, et mimé par les deux actrices en arrière-scène. La grande réussite de cette pièce particulièrement courte (45 minutes !), c’est sa mise en scène épurée et percutante, mise en valeur par des comédiens/pantomimes aux gestes millimétrés, des superbes jeux de lumière et une bande son extrêmement soignée, surtout au niveau du bruitage. Les enfants seront fascinés (ou effrayés), les plus grands interpellés par le sous-texte grave et souvent oublié de ce conte populaire. Un beau moment.


- Pour l’ensemble de son œuvre, l’illustratrice belge Kitty Crowther a remporté le très prestigieux prix Astrid Lindgren Memorial Award (la récompense suprême pour la littérature jeunesse, l’équivalent du Nobel), bravo à elle ! Voilà une nouvelle qui fait plaisir, et qui doit mettre en joie l’amie
Jess. Plus d’info ici, et quelques images ici.

Parents ou futurs parents en recherche de beaux livres pour enfants, notez et retenez ce nom.


- Instant Green : Un petit film d’animation qui dit qu’il faut privilégier l’eau du robinet à l’eau en bouteille. Interpellant ! Sur
le blog de Nicolas.


- Instant Une petite heure devant soi ? : A l’heure où les bandes-annonces manquent de plus en plus de créativité (et racontent carrément tout le film à l’avance), un site a recensé
les 50 meilleures bandes-annonces ever. Il manque celles de There Will Be Blood et de A Serious Man, mais c’est super intéressant. Dommage qu’il n’y ait que des films américains…


- Et quelques films, par ordre de préférence :

The Ghost Writer ***, de Roman Polanski
The Ghost, un "écrivain - nègre" à succès est engagé pour terminer les mémoires de l'ancien Premier ministre britannique, Adam Lang. Mais dès le début de cette collaboration, le projet semble périlleux : une ombre plane sur le décès accidentel du précédent rédacteur, ancien bras droit de Lang...
Excellent film que voilà. Le scénario de Robert Harris, adapté de son propre roman, est un polar parfaitement ficelé. Le principe de la traque "seul contre tous" des gros secrets dans les hautes sphères du pouvoir n’a rien de foncièrement original (et les secrets décelés ne sont pas neufs non plus), mais Polanski signe un film d’une très grande classe qui s’avère un régal à tous les niveaux. Outre l’excellent scénario, qui par ailleurs fait écho à l’actualité politique récente, les acteurs sont tous formidables et la mise en scène se fait précise et habile. Mais au-delà de ces indéniables qualités (je ne parle même pas de la musique du magicien Alexandre Desplat), le film se fait jubilatoire par l’ambiance créée par Polanski. Le metteur en scène met ses décors (l’île mystérieuse, la maison aseptisée, la grisaille…) parfaitement en valeur et offre à cette histoire un caractère presque hitchcockien. Le sujet est sombre, le suspense tendu, mais les dialogues, exquis, se font aussi drôles par moments. Ce côté ludique se dégage également du jeu tintinesque d’Ewan McGregor, parfait. Il y a dans The Ghost Writer un soin du détail, un sens du tempo et un plaisir de raconter une bonne histoire qui rend le film assez jouissif. Un vrai plaisir qui dure jusqu'au dernier plan, magnifique. Un régal de cinéma à conseiller chaudement.

The Hurt Locker **, de Kathryn Bigelow
Bagdad. Le lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l'US Army. Leur mission : désamorcer des bombes dans des quartiers civils ou des théâtres de guerre, au péril de leur vie, alors que la situation locale est encore... explosive.
Il me fallait rattraper le grand vainqueur des Oscars. Merci aux distributeurs de l’avoir ressorti en salles pour l’occasion. The Hurt Locker suit le quotidien de ce démineur devenu accro à l’adrénaline que lui procure son job, devenu accro la guerre. War is a drug, nous dit le carton en ouverture. Vu le sujet, on pouvait s’attendre à une série de scènes de déminage bien tendues. A ce niveau-là, le film tient ses promesses. Tout au long du film se succèdent plusieurs morceaux de bravoure, tous impressionnants. Kathryn Bigelow, première femme de l’Histoire à remporter l’Oscar du meilleur film, n’a pas de style particulier (la caméra bouge d’ailleurs un peu trop à mon goût), mais se montre indéniablement efficace lors des scènes de tension. Les scènes de déminage, ainsi que la partie de sniping dans le désert (sans doute le meilleur moment du film), restent en mémoire du spectateur. Là où le bat blesse, c’est que le film manque de liant. Je comprends l’intention de la "chronique", mais un minimum d’intrigue solide pour resserrer tout ça n’aurait pas été du luxe. Malgré les personnages bien campés (Jeremy Renner est impeccable, longue vie à lui), et malgré l’idée du film, l’implication émotionnelle est effectivement assez faible. Reste malgré tout un joli savoir-faire et de belles séquences. Sans oublier quelques courtes apparitions d’acteurs connus.

L’Arnacoeur **, de Pascal Chaumeil

Avec ces comédies romantiques qui ne tiennent qu’à leur pitch (Alex, un "briseur de couples" professionnel tombe amoureux de sa nouvelle proie), on peut s’attendre au pire. Ouf : c’est pas mal du tout. Ca commence même très fort : la scène inaugurale de "démo" au Maroc, suivie du montage parallèle d’Alex en action, c’est un vrai régal. La suite, on la connaît, on la devine. Tout est sur des rails, jusqu’aux derniers retournements. Le film n’est donc pas dénué de faiblesses, mais la sauce prend quand même, car le rythme est enlevé, l’humour est souvent drôle, et il repose sur un comédien principal au sommet de sa forme. C’est un vrai festival Romain Duris. Il est magnifique, il est flamboyant, il est parfait. A ses côtés, le duo Julie Ferrier – François Damiens (qui décidément cartonne en France, bientôt au rang d’un Poelvoorde..) fonctionne du tonnerre. La seule vraie déception, c’est Vanessa Paradis, que je trouve mal castée. Est-ce son jeu très moyen, son âge limite ? Elle ne m’a pas vraiment convaincu, et l'on ne croit d’ailleurs que très moyennement à l'amour entre eux deux. J’aurais peut-être préféré une Audrey Tautou, voire une Judith Godrèche. Soit. L’Arnacoeur est une honorable réussite qui, si elle continue de cartonner, verra bientôt débarquer son remake américain !

2 commentaires:

Chacha from Montréal a dit…

Salut Arnaud,
Juste en passant, pour te dire que je suis toujours tes péripéties depuis la Belle Province...
Petit clin d'oeil au cinéphile que tu es, j'ai pensé à toi en le regardant (la chanson est pas terrible, mais le clip est pas mal fichu... moi qui m'y connais un peu en ciné, j'ai reconnu pratiquement toutes les scènes d'amûûûr):
http://www.youtube.com/watch?v=C7yoc7kGTbs

A bientôt,
Gros becs du Québec,
Charlotte

Arnotte a dit…

Hehey, merci, fidèle lectrice! :-)
Super sympa, le clip! Chanson semi-nase, en effet, mais clip bien foutu.
*Mince, c'est quoi le film avec la poterie là???*

Becs à vous quatre!!

A.