mercredi 8 octobre 2008

Langages courants


- Entre les murs, Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, m’a énormément plu. J’adore cette manière de faire du cinéma. Comme Abdellatif Kechiche (L’Esquive, La Graine et le Mulet), Laurent Cantet traque cet aspect documentaire, cette “vérité du monde réel”, et nous immerge totalement dans des situations qui paraissent être prises sur le vif. Fictives, mais tellement vraies, tellement justes. Le murs, ce sont ceux de l’école, qu’ont ne quittera pas pendant plus de deux heures. De septembre à juin, on y suit le parcours de François, prof de Français, et de sa classe, prototype du métissage français des collèges dits “difficiles”. Le prof n’a pas sa langue en poche, et les élèves ont du répondant. On y suit, comme si on y était, les joutes oratoires du quotidien. Et c’est absolument palpitant. On se noie avec délectation sous cette avalanche de mots de tous les jours (en Français courant ou en verlan), de conflits, de questions, de nuances, d’arguments... Pas une seule seconde d’ennui. Les échanges passionnent et les personnages, ni tout noirs ni tout blancs, ne sont jamais jugés. La “neutralité” adoptée par Cantet renforce très certainement les événements décrits. D’une vitalité essoufflante, le film offre une tension qui ne nous lâchera pas jusqu’aux derniers plans (sublimes), ainsi qu’une foule de questions (éternellement d’actualité) sur le rôle de l’école, l’éducation, l’intégration, le respect, tout ça... C’est la classe (huhuu). Courez-y.

- A propos de bon film, j’ai revu avec délectation l’excellent American Splendor. Il s’agit de l’adaptation de la outre-atlantiquement célèbre BD du même nom, où Harvey Pekar, l’anti-héros par excellence, racontait sa vie. Sa vie de tous les jours. Le film retrace donc la vie de Pekar, et a eu la bonne idée de complètement mélanger les supports (BD, docu, fiction) et les représentations du héros: Pekar en vrai (interviewé pour le film, lors de ses passages à la télé, où jouant son propre rôle), Pekar interprété par Paul Giamatti (fabuleux), Pekar dessiné (dans des cases fixes ou en dessin animé)... L’intelligence du scénario va donc de pair avec la réussite esthétique du portrait, qui justifie à 100% la raison d’être du film. Et qu’est-ce qu’on se marre... Ah, et l’utilisation de la voix off est parfaite.
En tout cas ça donne envie de raconter sa vie en BD.

- Dans une des dernières aventures j’aurais dessiné un blondinet bondissant de joie sur son canapé: pour Frédérick ou Le Boulevard du Crime, j’ai décroché le rôle que je voulais. C’est pas un énorme rôle, mais il est assez important, et apparaît dans un tableau sur deux. C’est un personnage qui évolue: un vrai plaisir pour un comédien, même en herbe. Va falloir bosser, mais on va bien se marrer. Je vous donne déjà rendez-vous au printemps! Ah, j’ai hâte de découvrir les autres comédiens choisis, de me mettre au travail... On a du pain sur la planche.

- Sur les planches de l’Amphithéâtre du Dolce à la Hulpe, on pourra bientôt y voir La Mélodie du Bonheur, organisé par l’asbl Idée Fixe. C’est Albane Carrère qui y interprétera Maria Von Trapp. Je compte bien y aller!

*Do, a dear, a female dear*

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