mardi 21 octobre 2008

That's how the light gets in

Et donc Leonard Cohen. J’arrive pas super à l’avance *no comment*… Le temps de choper mon billet et de faire la file, j’arrive dans la salle à 20h15… Argh, il a déjà commencé ! Dans l’obscurité, impossible de repérer la bonne rangée, donc je m’assoie au pif sur une fauteuil de libre. La vieille dame me dit que « c’est la première chanson ». Ouf. Il ne faut pas longtemps pour que je me mette dans le bain. Leonard est là, entouré de ses six musiciens, tous brillants (mention spéciale au joueur de dobro), et de ses trois choristes qui font tout sauf de la figuration : Sharon Robinson, sa collaboratrice à l’écriture, et les deux Webb Sisters. La salle est pleine à ras bord, tout le monde assis. Et le son est bon ! Forest National n’est pas réputé pour son excellente acoustique. Cela peut gêner lors des concerts rock (c’était le cas pour Nick Cave & The Bad Seeds il y a 4 ans ou Arcade Fire l’an dernier), mais ici, c’était impeccable. Le bonhomme a une classe folle. Sa voix est plus profonde que jamais et garde encore et toujours sa magnificence. Et à 74 ans, visiblement très heureux (et "honoré et privilégié", dira-til plusieurs fois), le vieil homme donne tout ce qu’il a. Tout. Chacune de ses chansons est interprétée avec une intensité incroyable. Il ferme les yeux, serre les poings, s’agenouille plusieurs fois. Et après chaque titre, il retire son feutre, s’incline devant ses musiciens, en guise de remerciement, de respect. Il communique aussi avec le public, parfois en Français. Générosité. Voilà le mot qui vient rapidement à l’esprit. La soirée a duré 3h15, dont 2h45 de pur bonheur. La setlist reprend ses plus grands tubes, d’hier et d’avant-hier.
Voici la setlist de la première partie : Dance me to the end of love en entrée, le doublé The Future et Ain’t no cure for love, un Bird on a Wire hanté, le mythique Everybody knows, In my secret life (écrit par Sharon Robinson), un très très beau Who By Fire, That’s no way to say goodbye, Sisters of Mercy, Heart with no companion, puis Anthem, lors duquel il présente ses musiciens, avec poésie et profonde admiration.

Après l’entracte, Leonard est seul au clavier pour Tower of Song. Seul à la guitare, il nous fait une Avalanche bouleversante, puis Suzanne, son premier tube. Le groupe revient pour une chanson que je ne connaissais pas, une histoire de Gipsy Wife. La première standing ovation aura lieu juste après, pour féliciter le sublimissime The Partisan. Sharon Robinson chante sa Boogie Street, et puis c’est Hallelujah. Je n’avais jamais été fan de sa version, préférant le lyrisme déchirant de Buckley, mais là… Je ne l’avais jamais entendue comme ça, c’était simplement somptueux, j’en avais des frissons. Le groupe enchaîne alors Democracy, I’m your man, et Take This Waltz pour une deuxième présentation des musiciens et un premier salut. Et c’est pas juste un coucou. Leonard qui remercie, c’est la main sur le cœur, c’est le regard ému, sincère. T’as vraiment l’impression qu’il va remercier chaque spectateur personnellement. Chaleureusement. Tonnerre, que dis-je, tremblement de terre d’applaudissements. Avec So Long Marianne, que la salle reprend en chœur, je pensais que c’était fini… Mais non ! La basse entonne First We Take Manhattan, bien pêchu. Puis ce sera Famous Blue Raincoat, et l'un des plus beaux moments du concert : If It Be Your Will, d’abord récité par le poète dans un silence religieux, puis interprété par les Webb Sisters, l’une à la guitare, l’autre à la harpe. Dans la pénombre, Leonard écoute, les yeux fermés. WOW. Avant le deuxième salut, ce sera un Closing Time très enjoué. Leonard fait un petit speech et remercie « de garder ses chansons en vie ». Enorme standing ovation. Le concert se clôturera définitivement sur une chanson que je ne connaissais pas (style I try to leave you (titre exact?)), ainsi qu’une brève chanson reprise a capella par les dix artistes venus saluer. « Drive safely home. God bless you. »

Bref, ce concert était simplement splendide. Je suis très heureux de l'avoir vécu. La classe totale de cet homme...! On reconnaît les génies à l’intemporalité de leurs créations. Dimanche soir, j’en ai rencontré un. Là, j'essaie de m’en remettre.

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

En effet, on n'en revient toujours pas de ce somptueux concert (dimanche). Merci pour cette note qui reprend chaque chanson et qui rappelle de magnifiques souvenirs. J'ai trouvé Leonard Cohen très émouvant à la fin lors de sa dernière intervention. Je ne sais plus quoi dire, c'était trop...

Antoine Fallon a dit…

Bwaaah qu'est-ce que je n'aurais pas donné pour être là...

Arnotte a dit…

Setlist:

Dance me to the end of love
The Future
Ain’t no cure for love
Bird on a Wire
Everybody knows
In my secret life
Who By Fire
That’s no way to say goodbye
Sisters of Mercy
Heart with no companion
Anthem

PAUSE

Tower of Song (seul avec ses choristes)
Avalanche (seul)
Suzanne (seul)
Gipsy Wife (titre exact?)
The Partisan (premier standing ovation)
Boogie Street (par Sharon Robinson)
Hallelujah
Democracy
I’m your man
Take This Waltz

Premier rappel
So Long Marianne
First We Take Manhattan
Famous Blue Raincoat
Closing Time

Deuxième rappel
I try to leave you (titre exact?)
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