mercredi 1 octobre 2008

A boy in hell

- Nous sommes en octobre, et j’ai du mal à y croire. L’été est théoriquement fini depuis dix jours, et s’est montré quasiment inexistant dans la pratique. Dans quelques jours on passe à l’heure d’hiver. C’est hallucinant comme le temps passe vite. Alors si en plus les saisons n’en font qu’à leur tête... Après on s’étonne que les gens sont en manque de repères.

- Le temps passe par contre terriblement lentement au bureau. Depuis mon retour de Berlin, c’est la ZONE. Je m’emmerde d’une force! Le téléphone ne sonne presque plus. La pile des dossiers se réduit à vue d’oeil. Je n’ai pratiquement RIEN à faire. Ces trois jours-ci, j’entends mon supérieur prospecter. C’est-à-dire – tenez-vous bien
– envoyer par mail l’espèce de “Newsletter” (qui n’en est pas une), la solution miracle qui va nous faire ramener des nouveaux clients. Appeler des entreprises (tout et n’importe quoi) pour demander le numéro des responsables marketing. Quelle misère. A. se barre, N. va se barrer, K. est passée à mi-temps, et les autres n’en ont plus rien à foutre. Il faut que je DEGAGE le plus vite possible de cette boîte moribonde. Je perds mon temps. Ce putain de temps qui me coule, comme du sable, à travers les doigts.
Le rendez-vous de mercredi prochain sera important.

- Le temps s’est arrêté pour Marc Moulin. Le crabe a vaincu. Il avait 66 ans. Quelle tristesse. Je n’étais pas fort familier avec sa carrière musicale. Le jazz électro-moderne, je respecte, mais j’aime pas trop beaucoup ça. Je me souviens, par contre, de ses billets d’humeur dans la presse, et surtout de ses chroniques au Jeu des Dictionnaires. J’appréciais son intelligence, son sens de l’observation, son humour délicieusement pince-sans-rire... Et j’adorais son inimitable rire gras et secoué, quand il explosait de rire aux
fausses définitions de son comparse Philippe Geluck. Salut l’artiste, RIP.

- RIP également pour Muxtape, ce site où l’on pouvait créer (et partager) sa playlist en uploadant ses chansons. J’ai pas trop suivi l’histoire du pourquoi/comment, mais c’est décevant, ça me faisait une bonne radio au bureau. Et c’était une mine d’or pleine de découvertes. Il reste Deezer, mais ils m’énervent de plus en plus avec leurs “ce titre n’est pas disponible à la demande”.

- Un qui est toujours bien vivant, et en pleine forme, c’est mon pote Hellboy.
Lui:

Hellboy, réalisé par Guillermo Del Toro (à qui l’ont doit El Laberinto del Fauno), fut une des bonnes petites surprises de 2004. Je n’ai jamais lu la BD d’origine, mais je ne sais plus entendre la chanson Red Right Hand de Nick Cave & The Bad Seeds sans penser au démon fumeur de cigares. Dans trois semaines sortira le deuxième opus, toujours réalisé par le Mexicain. Et Hellboy II: The Golden Army est un chouette film. Je me suis surpris à penser à Shrek 2: plus d'humour (ça rigole bien), plein de références (une réplique, une image, une chanson..), une certaine surenchère, une dose de romance, beaucoup de fun fun fun... Plus sérieusement: on passe un bon moment. L’ensemble aurait pu peut-être être plus sombre, mais ne boudons pas le plaisir. La faiblesse principale est sans doute ce scénario au suspense très limité, aux chutes de rythme assumées et aux raccourcis décomplexés. Dommage. Le plaisir est forcément ailleurs. Premièrement, cette démonstration de coolitude totale, incarnée magnifiquement par ce Hellboy, plus charismatique que jamais. Il est drôle et touchant, il en jette, il crève l'écran. Fini les présentations, place à la présence. Ses relations avec Abe (l’homme-poisson, là) et Liz sont plus fouillées, ça fait plaisir. En a donc beaucoup d’humour, quelques bastons bien senties, une armada de bestioles ahurissantes, de créatures fabuleuses... Deuxièmement, c'est un bonheur pour les yeux. Le parti pris "une idée par plan" est assurée par une parfaite maîtrise des effets spéciaux, la plupart époustouflants. Le travail artisitique, somptueux, a su rendre grâce à l’imagination affolante de Guillermo Del Toro. Le réalisateur, très à l'aise, a fait du beau travail. Sa mise en scène est ample et légère à la fois. Sans prise de tête. Pour la BO, Danny Elfman est en grande foforme. Décidément, le fantastique lui va bien. Dommage quand même pour cette ligne de basse (signée Beltrami dans le premier) qui allait comme un gant à la bête.
La salle était bien remplie, avant-première oblige. Et à 3 euros en plus! Merci les Brico Film Days! J’espère que vous, fidèles lecteurs, avez pu en profiter.
Ceci dit ça commence à m’énerver, ces sponsors qui s’imposent dans les titres d’événements... Le "Wilkinson American Movie Day", le "Base (ex-Douwe Egberts) Drive In Movies", "La Nuit des Publivores Malibu" (et j’en passe..).

- Découverte de Bon Iver, et de leur album “For Emma, Forever Ago”. Ca passe en boucle depuis ce matin. En ces matins pluvieux d’automne, ça fait du bien.


3 commentaires:

Gautier a dit…

bon dieu tu en as fait des choses depuis ma dernière visite (le 12 sept). J'ai totalement oublié de te demander ton trip à Berlin, mais là c'est clair.

Le problème avec le blog c'est que j'ai peur qu'un jour ou je te demande de tes nouvelles après un mois tu me diras "tu lis pas mon blog ? " et j'aurais un peu l'air con. Oui j'adore lire ton blog mais pas je ne le consulte pas tt les jours.

Sur ce c'était top de te revoir ce soir !
Au plaisir !

Unknown a dit…

Très bon choix Bon iver.....

Chip a dit…

Je plussoie, Bon Iver très bon, j'aime beaucoup cet album.

Gros faible pour le morceau "re : stacks" (qui clot la saison 4 de House MD, pour l'anecdote).