Psychologies est un mensuel qui existe depuis euh... quelques années. Une formule simple ("Mieux vivre sa vie."), des sujets intéressants (nous, nos vies, nos psychologies), une approche accessible... Le magazine a bénéficié d'un beau bouche à oreille, et fort de son énorme succès, il existe aujourd'hui en Chine, Russie et Afrique du Sud. Chaque mois un dossier, une fouletitude d'articles, un petit test, des entretiens, des chroniques de bouquins... C'est toujours très intéressant. Pour ma part je l'achète deux ou trois fois par an. L'ennui ce sont les pubs, qui ne parlent que de rouge à lèvres, de crèmes hydratantes et de parfums, cible facile pour les moqueurs... Jusqu'à ce que je dégaine, page 42, la pub pour la nouvelle BMW Série 3. Les annonceurs comprennent doucement qu'il n'y a pas que des gonzesses qui lisent Psychologies.
Bref, trève d'introduction.
Dans le dernier numéro est paru un article sur la marche. Marcher. Mettre un pied devant l'autre et puis recommencer. Si je tenais à en parler, c'est parce qu'il a su mettre des mots sur cet état d'esprit dans lequel nous plonge la marche et que j'aime. J'adore les randonnées (grandes ou petites), les ballades, la petite trotte. Quand je rentre du bureau, s'il n'y a ni déluge ni aucun rendez-vous qui ne me presse, je rentre à pattes. "Ca me fait du bien.", me disais-je. Certes, mais en quoi? Ses effets bénéfiques se ressentent de manière inconsciente. Heureusement que les philosophes sont de temps en temps là pour penser à notre place.
Celui avec lequel s'entretient la journaliste (un certain Christophe Lamoure) établit un parallèle intéressant entre le marcheur et le philosophe: le but n'est pas d'aller d'un endroit déterminé à un autre, mais de faire route. L'essentiel est de cheminer. Un pied devant l'autre, une pensée après l'autre. La philosophie n'a-t-elle pas fait ses premiers pas en marchant? Kant, Nietsche, Platon, Socrate et Aristote ne diront pas le contraire.
Eh oui: la marche est à sa façon une école de sagesse, elle aide à penser. Inutile de se forcer: ça vient tout seul. Plus conscient de notre corps et de notre contact de celui-ci avec la terre, c'est à notre esprit que nous donnons une bouffée d'oxygène. On ouvre les fenêtres de nos états d'âme, de nos pensées. L'occasion de faire le ménage, d'ordonner un peu tout ce boxon, de fouiller dans les archives, voire de trouver quelque chose de neuf. La marche en montagne (ou dans la nature) est bien sûr plus propice à la pensée que celle en ville, qui s'avère plus utilitaire, plus mécanique. La marche est riche de pensées si elle est libre, libérée. La lenteur, le rythme, le mouvement, l'éveil des sens, la façon d'entrer dans les paysages... Quelles meilleures conditions pour redonner du temps au temps, pour s'entretenir avec soi-même? Un jour, c'est sûr, je repartirai sur les chemins de Saint Jacques.
Ne vous y méprenez pas, loin de moi l'idée de commencer à philosopher à chaque fois que je marche plus de dix minutes... Mais il est pour moi clair que ça fait du bien: les soucis s'évaporent au fil des pas, l'esprit s'évade et vagabonde... La marche, qu'elle amène à penser ou non, et quelles que soient les conditions, est toujours propice au ressourcement. Il suffit de savoir en profiter et d'en faire bon usage.
Ah tiens, maintenant que j'y pense, il faudrait que je m'achète un vélo.
1 commentaire:
"La marche est riche de pensées si elle est libre, libérée"... Je dirais même plus "de pensées riches, la marche libère...."
"En état de marche" est par ailleurs le titre d'une pièce jouée à l'espace senghor (attention plagiat arnootje!), mêlant parfaitement poésie, danse, musique, silence et pertinence... le tout basé sur un parcours de vie, un chemin de bruxelles à paris.
A voir, si ce n'est déjà trop tard!
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