- Vinyan: Deuxième long métrage du belge Fabrice du Welz, après Calvaire, ce film étrange où des hommes des bois se font sucer par des sangliers. C’était vraiment bien. Ici, c’est pas bon. Un couple de touristes se lance à la recherche de leur fils dans la jungle thaïlandaise. Le gamin a été emporté par le Tsunami mais la mère est convaincue qu’il est vivant. La première heure est pas trop mal. Après, ça s’égare dans le n'importe quoi, et on se surprend à se foutre royalement de ce qui peut bien arriver. Je n'ai pas été impressionné pour un sou par les gamins et les espèces de délires mystico-fantastiques. Illisible, cette dernière demi-heure est d'un inintérêt total. On attend l’émotion ou l’adrénaline, c’est l'ennui qui rapplique. On attend que ça se termine. Et, preuve des films inaboutis, le générique apparaît sans qu'un s'y attend *pouf salut c'est finiii*. J'ai horreur de ça. Finalement ce film nous apprend ce que l'on savait déjà: Béart a un corps de feu, Benoît Debie est un chef op’ doué, le tournage était mouillé. Et l'intro à la Gaspar Noé, je dis NON.
- Coluche, l'histoire d’un mec: Eh ben c’est pas mal, en fait. J'ai eu du mal à rentrer dedans, mais une fois habitué à la tête de François-Xavier Demaison et une fois l'histoire lancée, j'ai pas mal accroché jusqu'à la fin. J'ai vite été rassuré de voir que cette histoire était finalement un sujet de film intéressant. Malheureusement, le film baigne dans une certaine "artificialité" générale, et on regrette de temps à autre un manque de profondeur. On glisse en peu souvent sur les faits, on survole, on ne creuse pas assez. Mais il y a quelques très bonnes scènes (de crise/engueulade principalement), et total respect pour Demaison, imitateur parfait certes, mais aussi très bon comédien. Ah, un détail qui m'a fait chieeer, c'est cette manie de rajouter systématiquement le prénom MICHEL à tous les coins de dialogues, comme si on ignorait qu'il s'appelait Michel, et qu'on nous le répétait toutes les 25 secondes. Michel par-ci, Michel par-là... STOP. Faudrait qu'un motivé refasse "The MICHEL re-cut" sur YouTube, ce serait comique.
- Séraphine: Heureuse surprise. Le film sort de l’oubli la peintre Séraphine de Senlis, en racontant comment cette femme de ménage au talent caché a été découverte par un collectionneur allemand. Et c'est je crois un des meilleurs films que j'aie vu sur la création artistique. J'ai pensé à Lady Chatterley, dans cette capacité à mettre les cinq sens en éveil, à donner envie de toucher les arbres. Par le déroulement du temps aussi, quand il s’attarde sur ces mains qui peignent, ou quand il se fait elliptique... On peut trouver ça longuet par moment, mais le film fonctionne tellement bien que cette réserve est vite pardonnée. Et le dernier plan est splendide. Séraphine jouit en fait d’un très bon scénario. Le personnage est très marquant, et il est magnifié par le regard respectueux de Martin Provost, mais surtout par la performance superbe de Yolande Moreau, totalement habitée. Un deuxième César ne serait pas de refus. Le trop rare Ulrich Tukur est parfait lui aussi. Vraiment, c’est excellent.
- L’instinct de mort: Toujours au rayon des personnages ayant existé: Jacques Mesrine. Avec cet Instinct de mort, première partie du diptyque, Jean-François Richet a réussi l’essentiel: nous donner envie de voir la deuxième partie (ce qui arrangera bien Thomas Langmann). Avec de gros moyens (solide reconstitution d’époques) et un scénario qui survole les années à toute vitesse (en s’arrêtant sur les moments clés ou les moments clichés censés dresser le portrait du parfait gagnster), Ce premier volet est une évocation plutôt efficace du célèbre bandit - malgré certaines inégalités. Le film fonctionne bien, mais son rythme d’enfer tente de dissimuler son manque de réel point de vue. Vincent Cassel est assez phénoménal, vraiment bravo. Espérons que le deuxième volet apporte un peu plus de réflexion et d’émotion, mais en l’état nous avons un film plutôt pas mal. Vaut le détour.
- Parlez-moi de la pluie: Aïe, ça tourne en rond chez les Jabac... Oui, les dialogues restent excellents, et en tant que comédie, c’est plutôt réussi: on rit, c’est plaisant, c’est agréable. Bacri fait du Bacri mais il est rigolo, Jaoui fait du Jaoui mais je l'aime quand même. Jamel, tout en retenue, est franchement excellent, ça fait plaisir. Et après...? Hum. De quoi nous parle ce film? No sé. A part les petits humiliations ordinaires, les relations difficiles, les apparences trompeuses, bref la recette habituelle chez Bacri et Jaoui, Parlez-moi de la pluie manque d’un vrai sujet, ou du moins d’une vraie profondeur. En tout cas, je me suis repassé L’Orage de Brassens en rentrant.
Découvrez Georges Brassens!
Et puis un très beau film: Elegy, d’Isabel Coixet, adaptation d’un roman de Philip Roth. J’y suis allé parce que j’avais adoré My Life Without Me, parce que Ben Kingsley est un acteur rare et précieux, et parce que Penélope Cruz. Trois raisons, trois confirmations. La réalisatrice espagnole est très douée pour diriger ses acteurs, pour apporter toute l’intelligence et la subtilité dans les rapports entre les protagonistes, et pour aborder les différents sujets qui s’entrelacent, tels que la beauté, la vieillesse, le désir, la peur de mourir, la peur de vivre. Ben Kingsley est simplement parfait, plus que parfait, magistral. Penélope Cruz confirme (pour ceux qui n’en sont pas encore convaincus) que c’est une grande actrice, et qu’elle a les plus beaux seins du monde. DU. MONDE.
N'est-ce pas Ben?
A un moment, le personnage de Ben Kingsley dit ceci:
"When you make love to a woman you get revenge for all the things that defeated you in life."
C'est pas faux.
3 commentaires:
et bien j'en connais deux qui auraient aimé lire tout ça avant dimanche ;-)...
Ca, quand on ne lit pas la presse et qu'on va voir n'importe quoi...! Ya des salauds qui sont payés pour écrire des avis sur des films et personne ne les lit!
Quant à moi, je tâcherai de poster plus vite... ;-)
je suis contente que tu reconnaisses tous tes torts... et on n'aime l'aventure voilà pourquoi on ne lit pas la presse ;-)
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