C’était le moment propice pour le lire. Ce grand classique de la littérature a été écrit il y a tout juste 20 ans. Cette année a aussi débuté le tournage de l’adaptation en série télé, une grosse production (il faut bien ça) qui sera diffusée fin 2010. Une excellente initiative, s'appuyant d'une part sur le succès encore vivace des séries télé, d'autre part sur la qualité du matériau de base, qui se prête(ra) parfaitement au format. Les Piliers de la Terre – pour ceux qui l’ignoreraient encore - c’est tout simplement une énorme saga, une grande fresque romanesque qui s’étale sur plus de 50 ans, dans l’Angleterre du XIIe siècle. Les intrigues, qu'il serait vain de vouloir résumer ici, s’entremêlent inlassablement, les rebondissements n’en finissent pas…
Follett a bâti son histoire monumentale comme on bâtit une cathédrale : pierre par pierre. L’auteur a parfaitement su construire son récit : la mise en place (qui alterne savamment le point de vue des différents prota- en antagonistes), les événements clés, les nombreuses ellipses. Le lecteur, irrésistiblement embarqué dans cette aventure, vibre non stop pour les personnages, plus vrais que nature. Avec sa précision de langage et son ton distancié, l’auteur trouve toujours les mots justes pour décrire les choses à la perfection : qu’il s’agisse, par exemple, du travail purement manuel d'un tailleur de pierre, ou d’un état d’âme d'un homme de Dieu tiraillé entre service divin et ambition personnelle.
Une caractéristique dont chaque lecteur se souviendra: l'auteur semble parfois prendre un malin plaisir à malmener ses héros (c’est incroyable le nombre de malheurs qui s’enchaînent *bon, OK, c’est le Moyen-Âge*). Aux deux-tiers environ survient d’ailleurs un événement tellement tragique que c’est un vrai coup dur à encaisser. J’ai mis quelques pages à faire le deuil. On se doute bien que tout se terminera bien, mais entretemps, le chemin est parsemé d’épreuves.
L’autre atout des Piliers, outre son histoire de dingue, c’est sa valeur quasi-documentaire. Bien que les villes et événements historiques soient fictifs, Ken Follett a effectué préalablement un solide travail d’historien pour ancrer son roman au plus profond dans le réel. C’est toute une société qui est décrite ici dans les moindres détails. Tout un mode de vie. Toute une époque. Vraiment, on s’y croirait.
Finalement Les Piliers de la Terre nous parle des hommes. De leur capacité à construire et à détruire, à aimer et à haïr, à vivre pour l’autre, à vivre pour soi.
Enfin bref, il y a de quoi épiloguer sur ce pavé... Chaudement recommandé dans tous les cas.
Quand je lis un roman, j’aime souvent me faire mon petit casting personnel. Celui-ci, dans lequel on suit au plus près une foule de personnages, s’y prêtait particulièrement bien. Alors bien souvent, il s’agit d’acteurs, connus ou moins connus, stars ou perdus de vue. Voici, pour le fun, les visages qui m’ont accompagné pendant 1050 pages :
Dans le rôle de Tom le bâtisseur, je ne vois personne d'autre que Viggo Mortensen. Valentina Vargas ferait une parfaite Ellen.
Le Prieur Philip, c'est Gabriel Byrne. Son frère Francis, Edward Norton (le mec qui a disparu des écrans).
Aliena, personnage sublime, ne pouvait être que Natalie Portman. Dans le rôle de Jack, je voyais Jamie Bell avec des cheveux roux.
William Hamleigh, le méchant ultime, le Diable incarné, c'est forcément Klaus Kinski. Son accolyte Walter, un truc style Dolph Lundgren.
Pour Waleran, j'ai piqué l'idée au casting de la série télé: Ian McShane (mais en plus maigre alors). Pour Jack Shareburg, c'est Mckenzie Crook.
Pour Johnny Huit Pence, un visage s'est imposé d'emblée, venu des Visiteurs (Eric Averlant, il s'appelle). Paul Giamatti, un des acteurs de cette décennie, campait le puant Remigius.
Voici Agnès (Missy Doty) et Jonathan adulte (Ashton Holmes).
Pour l''affreux Alfred, un Ryan Gosling pas propre. Pour Martha, un visage repéré dans There Will Be Blood (Sydney McCallister).
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