vendredi 4 décembre 2009

Pop art


- A la Maison du Peuple de Saint-Gilles, vernissage au profit de The Refugee Next Door. Exposition, entre autres, de quelques oeuvres de l'amie Sylviane Meyers (toiles oniriques et colorées, visitez la galerie virtuelle ici) et du vieux pote Thibaut De Wolf, que je revois toujours comme si c'était la semaine dernière. Il fait des trucs très euh... bizarres:

Ce qui est amusant, c'est que j'y reconnais toutefois le style qu'il avait déjà 20 ans plus tôt, sur les bancs d'école.


- Le Concert, de Radu Mihaileanu

A l'époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d'orchestre d'Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Mais après avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, dont son meilleur ami Sacha, il a été licencié en pleine gloire. Trente ans plus tard, il travaille toujours au Bolchoï mais... comme homme de ménage. Un soir, alors qu'Andrei est resté très tard pour astiquer le bureau du maître des lieux, il tombe sur un fax adressé au directeur : il s'agit d'une invitation du Théâtre du Châtelet conviant l'orchestre du Bolchoï à venir jouer à Paris...
N'ayant pas aimé Va, Vis et Deviens, précédent film du réalisateur, j'y allais un peu à reculons. Mais assez attiré par Mélanie Laurent (ben oui, quoi?) et par le programme du fameux concert en question: le premier concerto pour violon de Tchaïkovski. Une oeuvre qui me renverse, surtout depuis sa redécouverte lors du dernier
Concours Reine Elisabeth. Et quand il arrive enfin - on l'attend pendant tout le film - le coeur vibre, enfin, un peu. Malgré la mise en scène plate, un chef peu convaincant (c'est quoi ces mouvements de Playmobil??), et des gags nuuuls insérés ci et là, la musique est irrésistible, Mélanie Laurent est lumineuse (Dieu que le violon lui va bien)... L'émotion nous noue la gorge, les larmes montent aux yeux.
Je suis donc sorti de ce Concert un peu remué. Encore un peu ébranlé par Tchaïkovski (le thème du premier mouvement en tête toute la nuit), mais également en colère contre Radu Mihaileanu, son cinéma lourdaud et son scénario outrancier. Car le reste du film fut fort pénible. J'étais pourtant prévenu: "oubliez toute vraisemblance", "c'est un conte", etc. Je m'y étais pourtant préparé. Rien à faire. Les péripéties "comiques" flirtent avec la farce kusturicienne lourdingue, les enjeux "dramatiques" sont fait de grosses ficelles et de gros sabots... L'ensemble est complètement invraisemblable et épouvantablement caricatural de bout en bout (c'est vraiment ça le pire je crois). Berléand fait du Berléand, Miou Miou fait la gueule (quel rôle de merde). D'autres seconds rôles s'en sortent mieux: Mélanie déjà suscitée, et le gros barbu était assez excellent. Un truc rigolo, aussi: les russes qui parlent Français *avec sous-titres*.
Donc voilà, Le Concert est plein de bonnes intentions mais tellement poussif et alourdi par les clichés qu'il m'est inconcevable de le recommander à qui que ce soit.

- A Christmas Carol (Le Drôle de Noël de Scrooge en VF) de Robert Zemeckis

L'ami Robert ne lache plus son nouveau joujou. Depuis qu'il a découvert le motion capture, il ne fait plus que ça. Ca a donné a Le Polar Express, puis Beowulf il y a deux ans. Depuis lors, ses films sont aussi projetés en 3D... et conçus ainsi: il n'y a pas un plan où Zemeckis ne s'est pas demandé "qu'est-ce que la 3D apportera ici?" - même si, bien sûr, ce n'est que pour en mettre plein les lunettes. D'autant plus que dans un monde de pixels, la caméra virtuelle est totalement libre de ses mouvements. Visuellement, c'est une belle réussite. Les rendus des décors et des visages sont époustouflants, et le travail sur la lumière encore plus. C'est du beau travail.
Car Zemeckis n'oublie pas de faire un vrai film. Certes, il y a quelques moments "rollercoaster" - on est là pour ça aussi - mais ils sont jamais totalement gratuits et, surtout, ils sont fort contrebalancés par le reste du film, plutôt calme et joliment dosé. Ne cédant jamais à la frénésie gamine que le dispositif technique pourrait inspirer, le réalisateur laisse place à l'émotion, au simple récit, aux personnages (celui de Gary Oldman est très bon). L'histoire de Charles Dickens, que je ne connaissais pas, est une conte de Noël tout mignon au message aussi simple que prévisible, du sur mesure pour Disney, mais le respect de l'oeuvre évite de tomber le film dans la guimauve. Ce qui est plus intéressant ici, ce sont les côtés sombres de l'histoire, qu'ils soient terrifiants ou émouvants. Zemeckis les explore de bien belle manière.
Bref, ce Scrooge n'est en rien un grand film de génie, mais en l'état c'est une réussite, et j'ai passé un bon moment.
Malheureusement, j'ai dû me farcir la VF (3D VO c'est juste le week-end les cocos). Ce n'est pas qu'elle soit mal faite, mais j'ai vraiment regretté la voix de Jim Carrey - ou plutôt les voix, car il fait la moitié des personnages à lui tout seul.


- Sans parler des enfants (4-5 ans à tout casser)... Trop petits, les enfants ça CAUSE et ça piaffe. Cela gêne les spectateurs.
Et ces maudits mangeurs de pop-corn. Ce qui m'atterre de plus en plus avec cette tradition absurde d'engloutir un seau de pop-corn dans une salle de cinéma, c'est le désastre nutritif qu'il représente. Le saviez-vous? Un seau de popcorn (= 20 tasses) + une boisson soft de 50 cl (non light) = l'équivalent nutritionnel de trois hamburgers aspergés de 12 portions de beurre. Le seau de pop-corn contient 1200 calories, 60 grammes de graisses saturées, et 980 milligrammes de sodium. Quelqu'un veut se renseigner sur les nachos à tremper dans la sauce orange fluo?
Si du moins on accepte l'idée que l'on va au cinéma pour manger *ça me dépasse*, les cinémas sont encore à la traîne dans la lutte contre le surpoids…En attendant, il faudra toujours se coltiner la pollution sonore et olfactive des ruminants qui peuplent les salles.


- Et demain... Paris.

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