L’an dernier, James Gray (Américain, 39 ans) nous avait affirmé, avec La Nuit Nous Appartient, qu’il allait faire partie des grands cinéastes de notre temps. Confirmation avec son nouveau film, Two Lovers.
C’est. Absolument. Magnifique.
L'histoire (d’une homme tiraillé entre deux femmes, entre raison et passion) est d’une extrême simplicité, et elle est pour tout dire relativement prévisible dans son déroulement et dans son dénouement. Mais ce qui intéresse Gray ce ne sont pas les intrigues, mais bien les personnages, moteurs et véhicules d’une foule de sentiments et comportements humains, réservoir infini de matériau cinégénique car tellement complexes. Two Lovers traite essentiellement de la complexité du sentiment amoureux, et James Gray semble avoir tout compris. C'est assez incroyable: avec des ressorts dramatiques a priori vus quatre milliards de fois au cinéma, Gray nous offre simplement du jamais vu. C'est écrit avec une telle justesse, une telle intelligence, que le film nous happe en moins de deux. Sans rire: les deux premières secondes du premier plan - mais là je parle de l’esthétique du film, une vraie claque. Car par dessus tout, Gray filme comme un Dieu, avec une élégance inouïe. Une fois de plus, la photo de Joaquin Baca-Asay est une pure splendeur.
James Gray reste également un directeur d'acteurs miraculeux: Joaquin Phoenix est (comme d’habitude) prodigieux, Elias Koteas est l'acteur le plus rare du monde par rapport à son talent, Gwyneth Paltrow est épatante, Vinessa Shaw à suivre (mais tout le cast est au top). Tragédie du destin, drame moderne sur le renoncement et le désamour, Two Lovers est un chef-d’œuvre qui marque profondément et qui hante le spectateur encore longtemps après la projection.
Il y a mille choses à en dire, mais je me limiterai au plus chaleureux des conseils. Ne regardez pas les bandes-annonces qui en disent trop, et allez-y. Courez-y.
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